Le réalisateur Kamal Hachkar primé à New York

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La 18ème édition du Festival annuel du film séfarade de New York, qui se tient du 12 au 19 mars, a rendu hommage au réalisateur franco-marocain Kamal Hachkar, primé pour son documentaire "Tinghir-Jérusalem"

Le 13/03/2015 à 19h26

Kamal Hachkar s’est vu attribuer, dans le cadre du festival 2015 du film séfarade, à New York, un Award pour son travail artistique et sa contribution, par ce travail de mémoire, au dialogue des cultures. Son documentaire "Tinghir-Jérusalem: échos du Mellah" voyagera à travers les Etats-Unis et le Canada où il sera projeté dans de nombreuses salles. Un documentaire qui nous fait traverser le Mellah, quartier juif, de la petite ville de Tinghir, dans l’Oriental marocain, à la rencontre de destins et mémoires croisés. Prenant la parole à la remise de son prix, Kamal Hachkar a évoqué son film comme "un voyage entre le passé et le présent, la redécouverte de la mémoire de l'héritage judéo -marocain et judéo -berbère au Maroc, la mémoire de la diversité culturelle qui est au fondement de la société marocaine, une diversité que beaucoup d'entre nous s’efforcent de maintenir aujourd'hui. Tinghir-Jérusalem est un film sur l'autre et l'absence de l'autre, le juif absent qui nous manque tant au Maroc et surtout dans ma ville natale, Tinghir, une ville du sud du Maroc, dans une vallée, dans les montagnes de l'Atlas."

"C’est, ajoutera-t-il, pour combler ce vide, cette absence, que j’ai ressenti le besoin d’aller à la rencontre de ceux qui avaient connu et vécu cette présence, à la rencontre de cette communauté juive de Tinghir maintenant dispersée en Israël. Je voulais comprendre comment et pourquoi les gens en arrivaient à quitter leur patrie où leurs familles ont leurs racines depuis 2000 ans.

Je voulais raconter leur histoire et donner une voix à la mémoire de l'autre, le Juif manquant; entendre les témoignages de tous les musulmans au Maroc qui ne les ont pas oubliés. Et j’avais besoin de trouver cette partie manquante de nous-mêmes en Israël.

Ce film est la quête d'un jeune Marocain français cherchant les traces du passé juif de sa ville natale ... C’est mon grand-père Baha qui, le premier, m'a parlé des juifs de Tinghir. Mon Baha est décédé il y a deux ans et je tiens à lui dire comment il me manque et combien je l'aime. Il était un homme humble plein de sagesse et de générosité. Il vit en moi. Qu'il repose en paix."

Par Bouthaina Azami
Le 13/03/2015 à 19h26