Marrakech accueille le monde pour son festival de cinéma

Le jury de la 16e édition.

Le jury de la 16e édition. . DR

Après avoir remporté haut la main le pari de l'organisation de la COP22, Marrakech sera de nouveau sous les feux des projecteurs du monde entier, avec son grand festival international du film qui s'ouvre vendredi 2 décembre, sous le signe de la pluralité des expressions culturelles.

Le 02/12/2016 à 13h02

Le Festival international du film de Marrakech (FIFM) qui organise cette année sa 16e édition, offre une large palette de choix cinématographiques aux professionnels et aux cinéphiles. Outre les quatorze longs-métrages engagés dans la compétition officielle, y seront projetés dix films hors compétition et six coups de cœur. Il faut compter en outre, avec les hommages, les masterclasses et les projections sur la place Jemaa El Fna.

Lors de cette édition qui se déroulera du 2 au 10 décembre, un hommage spécial sera rendu au cinéma russe et à ses différentes périodes. Une manière de réinscrire les nouvelles œuvres cinématographiques dans le contexte qui les a vues naître, souligne la direction du festival.

De Sergueï Eisenstein et son Cuirassé Potemkine au Leviathan Andreï Zviaguintsev, le festival balaiera quatre-vingts années d’une cinématographie qui a visité tous les genres et abordé de nombreux thèmes: la Grande Histoire (Ivan le Terrible de Sergueï Eisenstein, Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski, Sibériade d’Andrei Konchalovsky, L’Arche russe d’Alexandre Sokourov), les guerres et leurs traumatismes (Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, Le Quarante-et-unième de Grigori Tchoukhraï, Le Frère d’Alexeï Balabanov, Le Prisonnier du Caucase de Sergueï Bodrov), les comédies (La Voie radieuse de Grigori Alexandrov, Les Zazous de Valeri Todorovski), les problèmes sociaux (J’ai vingt ans de Marlen Khoutsiev, La Petite Vera de Vassili Pitchoul, Bouge pas meurs et ressuscite de Vitali Kanevski, Taxi Blues de Pavel Lounguine, L’Idiot ! de Iouri Bykov), la remise en question (Le Thème de Gleb Panfilov, Le Sacrifice d’Andreï Tarkovski) et l’amour (De l’amour d’Anna Melikian).

Comme à l’accoutumée, le festival de Marrakech perpétue sa noble tradition d’ouverture sur l’autre en rendant hommage à de grands artistes de différents horizons. Ainsi, après Bill Muray, Willem Dafoe, Park Chan-Wook, Madhuri Dixit, ou encore Kamal Derkaoui honorés en 2015, le choix de cette année s'est porté sur la comédienne française Isabelle Adjani, le réalisateur iranien Abbas Kiarostami, l'acteur et réalisateur japonais Shinya Tsukamoto et le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. Côté marocain, le festival honorera le cinéaste Abdellah Masbahi et le comédien Abderrahim Tounsi "Abderraouf".

Du côté de la compétition officielle, le festival donne cette année la priorité aux jeunes talents tout restant à l'écoute des cinémas du monde avec des films du Japon, de Taiwan et de Chine, ou encore du Chili et de l’Afrique du Sud en passant par l’Islande, l’Iran, la Roumanie, l’Autriche, l’Allemagne et la France.

Au total 14 films concourront pour la prestigieuse Etoile d’or du festival et les d'autres prix convoités, tels que ceux de la meilleure interprétation féminine et masculine, le prix du jury et le prix de la meilleure mise en scène.

Ces longs-métrages devront convaincre un jury exigeant, présidé par le grand scénariste et producteur de cinéma hongrois, Béla Tarr, qui tient à préciser que "le cinéma, ce n'est pas du show-business, c'est le septième art. Certains films sont comme des haïkus, d'autres demandent plus d'ampleur".

Concernant la section hors compétition, 10 films grand public seront présentés; certains signés par des réalisateurs confirmés (Paul Verhoeven…), d'autres réalisés par des talents prometteurs tel le Marocain Nassim Abbassi qui représentera le royaume avec le film Mon oncle.

Enfin, la section coup de cœur avec 6 films, dont 3 premières œuvres, s'annonce comme le rendez-vous des découvertes cinéphiles et des voyages lointains (Mongolie, Liban, Sénégal…). Le Maroc sera présent dans cette catégorie avec le film Mimosas, la voie de l’Atlas, une co-production hispano-maroco-franco-qatarie.

En outre, trois grands noms du 7e art animeront les master class organisées cette année, en l'occurrence Paul Haggis (scénariste, réalisateur et producteur canadien), Paul Verhoeven (réalisateur, scénariste et acteur néerlandais) et Pavel Lounguine (scénariste, réalisateur et producteur russe).

Le film The age of shadows de Kim Jee-Woon (Corée du Sud) ouvrira le bal de la 16e édition alors que "Goodbye Berlin" de Fatih Akin (Allemagne) sera projeté en clôture de la manifestation. Le public aura, aussi, l’occasion de découvrir en avant-première le nouveau film de fin d’année de la firme Disney: Vaiana, la légende du bout du monde de Ron Clements et John Musker. Le dessin animé sera projté en version arabe sous-titrée en français.

Le Festival du film de Marrakech, en collaboration avec le Centre cinématographique marocain, prévoit également des projections en dehors de la cité ocre, avec une programmation dans la salle 7e art de Rabat.

La programmation riche et diversifiée de l’édition 2016 du Festival de Marrakech consolide et confirme l'importance de cet événement cinématographique mondial, devenu au fil des ans, un rendez-vous incontournable. 

Jalal Chouhani

Le 02/12/2016 à 13h02