Vidéo. Exposition: quand Mohamed El Baz a «carte blanche»

Le360

Le 22/10/2018 à 10h19

VidéoDu 20 octobre au 17 novembre, la Fondation Farid Belkahia laisse carte blanche au succulent Mohamed El Baz, le temps d’un dialogue entre ses œuvres, conçues spécialement pour cet événement, et le riche héritage du défunt artiste.

Dans le cadre de sa programmation annuelle, la Fondation Farid Belkahia a invité un artiste confirmé, à savoir Mohamed El Baz, à dialoguer avec les œuvres du plasticien décédé, regroupés au sein de son ancien atelier, devenu aujourd’hui un musée. En collaboration avec le groupe OCP, la Fondation a, à cette fin, laissé carte blanche à un artiste d’avant-garde qui a investi aussi bien le musée que le jardin et la salle de conférences d'un cadre pour le moins ravissant afin d'y installer des œuvres polymorphes, conçues spécialement pour cet événement.

C’est ainsi que dans le jardin de la fondation, El Baz a installé l’Arbre techno, une sculpture métallique monumentale perchée sur une colline et qui résonne avec la nature environnante et, surtout, ses arbres si vrais, si majestueux et si chers à feu Farid Belkahia.

La salle de conférences a été, quant à elle, transformée en une Classe morte, une installation immersive et sonore, avec des voix d’enfants comme toile de fond. Une inspiration libre de La classe morte de Tadeusz Kantor et un clin d’œil au souci de transmission qui a tant préoccupé Belkahia.

A l’intérieur du musée, figure le portrait en feu du défunt plasticien, réalisé par Fouad Maâzouz, et dont la mise en feu est conforme aux séries d’images en flammes qu’entreprend El Baz. Sur le sol, une grande carte du Maroc découpée en puzzle de 12 pièces (suivant le découpage administratif des régions). Là encore, il s'agit d'un rappel de l’engagement patriotique de Belkahia et le regard lucide qu’il portait sur son pays.

Dans cette confrontation, ou plutôt dialogue, Mohamed El Baz a su rendre hommage à celui qu’il qualifie de «distant ami» tout en continuant à développer un art qui lui est propre, sans cesse renouvelé et comme en attente de rassemblement. En cela, le trépidant franco-marocain, vivant entre Casablanca et Lille, ne cesse de "bricoler l’incurable", soit "apporter de la vie contre la fatalité de l'anéantissement", comme le résume Rajae Benchemsi, présidente de la Fondation et veuve de feu Belkahia. Il réussit au passage des œuvres qui «se vivent plus qu’elles ne se voient», comme le revendique l'artiste. A découvrir absolument.

Fondation Farid BelkahiaDar Tounsi Palmeraie Nord, MarrakechTéléphone: 0524328959www.fondationfaridbelkahia.com

Par Tarik Qattab et Abderrahim Et-Tahiry
Le 22/10/2018 à 10h19