Accord de pêche Maroc-UE: les Espagnols s'insurgent contre "l'avis" de l'avocat Melchior Wathelet

90 des 200 bateaux européens bénéficiant de l'accord de pêche Maroc-UE sont espagnols.

90 des 200 bateaux européens bénéficiant de l'accord de pêche Maroc-UE sont espagnols. . DR

La moitié des embarcations européennes bénéficiant de l'accord de pêche Maroc-UE sont espagnoles. Il est donc logique que des voix s'élèvent en Espagne, exprimant la crainte que la Cour de justice de l'UE prenne acte de "l'avis" partial de Melchior Wathelet.

Le 12/01/2018 à 11h41

L’avis du premier avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Melchior Wathelet, concernant l’accord de pêche Maroc-UE suscite des remous en Europe. Les pêcheurs espagnols montent au créneau et expriment leurs craintes que l’accord ne soit pas renouvelé.

Dans des déclarations à la presse locale, le président de la Fédération andalouse des associations de pêche (FAAPE), Pedro Maza, n’a pas caché sa préoccupation concernant l’avis de l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui décrète que l’accord est "invalide" et que par conséquent il ne doit pas être renouvelé après son expiration en juillet prochain. Pedro Maza devrait d’ailleurs se réunir avec le ministre espagnol de l’Agriculture, Alberto Manuel López-Asenjo García, ce vendredi pour étudier cette question.

En fait, ce que craignent les pêcheurs espagnols en général, et andalous en particulier, est que l’avis de l’avocat, même s’il n’est pas contraignant, influence la décision finale de la Cour de justice de l'UE. Si cela venait à arriver et que l’accord n’était pas renouvelé, cela pourrait causer leur perte. C’est pourquoi ils considèrent qu’une aide du gouvernement central espagnol ainsi que de l’UE sera nécessaire pour les sortir de la situation compliquée qui résultera de l’annulation de ce protocole.

Même son de cloche chez le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) qui s’est également dit inquiet de la possibilité que l’accord de pêche ne soit pas renouvelé en juillet, réclamant une «réaction urgente» des pouvoirs publics locaux.

Le parti a également rappelé, dans un communiqué, que cet accord concerne 200 bateaux européens, dont 90 embarcations espagnoles et que le volume des captures s’élève à 80.000 tonnes. Cela en dit long sur l’impact qu’une non-reconduction peut avoir sur les pêcheurs espagnols, d’où ces craintes exprimées à haute voix, avec vraisemblablement comme objectif de pousser les autorités espagnoles à défendre l’accord.

Par Younès Tantaoui
Le 12/01/2018 à 11h41