Addoha : Une réduction de la dette de près de 500 MDH

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Au 15 mars 2015, le ratio d'endettement n’est plus que de 75%, contre 83% en décembre. Addoha a certes vu son chiffre d’affaires reculer, mais c’était le prix à payer pour rassurer banquiers et actionnaires. Objectif atteint.

Le 27/03/2015 à 11h30

Dans l’immobilier, où l’endettement est jugé problématique par bien des analystes, ce n’est plus tant la croissance des ventes que l’équilibre financier qui est important. Les résultats du groupe Addoha montrent bien que le management continue de s’en tenir à sa stratégie visant à générer du cash. Par conséquent, il y a beaucoup moins de chantiers lancés, et les achats de terrains ont fortement diminué. Cela se répercute sur le chiffre d’affaires qui subit une forte baisse, par rapport à 2013. Mais, qu’à cela ne tienne, "allier une forte baisse du chiffre d’affaires tout en préservant une certaine capacité bénéficiaire, n’est pas un exercice évident", prévient un analyste.

"Décision difficile, mais courageuse"Ainsi, au terme de l’année 2014, Addoha dégage un chiffre d’affaires consolidé de 7,04 milliards de dirhams, alors que pendant deux années consécutives, le chiffre d’affaires est resté supérieur à 9,4 milliards de dirhams. "C’est une décision douloureuse et courageuse qu’il fallait prendre, maintenant c’est fait, le marché est beaucoup plus serein", nous affirmait un analyste de la place. Cette année marque donc un tournant, qui permet aux banquiers d’être plus sereins et aux analystes de voir la valeur Addoha de manière plus optimiste, même si la rentabilité en souffre. Le groupe dégage un résultat net consolidé de 1,074 milliard de dirhams, contre 1,70 en 2013 et 1,86 en 2012. Pourtant, côté dividende, les actionnaires ne seront pas déçus, puisqu’Addoha compte distribuer 645 millions de dirhams, offrant ainsi un dividende yield de 6,1%, l’un des plus élevés du marché.

Focaliser sur le cashC’était donc le fruit à payer pour être en ligne avec le Plan génération Cash du groupe qui consiste à réduire l’endettement, tout en continuant à rémunérer les actionnaires. Evidemment, c’est sur ce point précis qu’Addoha sera jugé par un marché impatient d’avoir les premiers résultats de la stratégie de désendettement. A fin 2014, le gearing d’Addoha, c’est-à-dire, le rapport des dettes sur les fonds propres, est de 80% à fin décembre. Mais au 15 mars 2015, il n’est plus que de 75%, malgré la contrainte imposée au chiffre d’affaires.

SagesseAddoha réussit ainsi à réduire son endettement net de 495 millions de dirhams. Aujourd’hui, le groupe focalise sur la vente de produits finis et non celui d’encours qui génère du chiffre d’affaires, mais qui malheureusement augmente d’autant le compte client et donc le besoin en fonds de roulement. Ainsi, pour ce début d’année et au 15 mars 2015, sur les 2800 ventes, 1200 concernent des produits finis. Côté production, Addoha compte finaliser moitié moins d’unités, soit 12.300, au lieu de 25.000.C’est clair que l’objectif d’une gestion beaucoup plus prudente sera maintenu par Addoha qui faut-il le rappeler a coopté deux autres sages parmi ses administrateurs externes. Après Jean René Fourtou, et Philippe Faure, Maître Azzedine Kettani et le professeur Mohamed Mernissi font leur entrée dans le conseil d'administration du groupe immobilier d'Anas Sefrioui.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/03/2015 à 11h30