Adil Douiri: "Le gouvernement n'a pas de stratégie de croissance"

Adil Diouri, président de l'Alliance des économistes istiqlaliens et ancien ministre du Tourisme.

Adil Diouri, président de l'Alliance des économistes istiqlaliens et ancien ministre du Tourisme. . Brahim Taougar - Le360

Le chef de file de l’Alliance des économistes istiqlaliens et ancien ministre du Tourisme dresse un tableau sombre de l'économie nationale.

Le 24/07/2014 à 10h34

Dans son évaluation des douze dernières années de politique économique au Maroc, le chef de file de l’Alliance des économistes istiqlaliens, Adil Douiri, a passé au peigne fin, mercredi à Casablanca, les réalisations des gouvernements Jettou, El Fassi et Benkirane. L’ancien ministre du Tourisme a dressé un sombre tableau de l’économie nationale, depuis l’investiture du gouvernement Benkirane, estimant qu’aucune stratégie cohérente de croissance tenant compte des déséquilibres et de la conjoncture n’a été jusqu'ici présentée. A ce propos, Adil Douiri a rappelé le trou abyssal de la balance des paiements, mettant en relief l’absence de politique "pro croissance", ainsi que le déficit budgétaire élevé qui a fortement fait croître le taux d’endettement du trésor, passé de 54% sous le gouvernement El Fassi à 68% à fin 2014.

A en croire le président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, "la corrélation entre croissance économique, création d’emplois et taux de chômage demeure très faible". Et d'expliquer que "l’étouffement de l’économie par le déficit de la balance des paiements et la contraction de crédits qui en résulte ont inversé les courbes du chômage sous l’actuel gouvernement: tant le chômage urbain que le chômage national se sont remis à progresser". Douiri n’a pas manqué de déplorer le faible niveau de compétence du gouvernement en matière de stratégie économique. Le patron des économistes istiqlaliens s’est évertué à clarifier l’incompatibilité des mesures entreprises pour corriger la stratégie macro-économique, estimant que l’indexation des prix des carburants, voire même la correction du déficit des Caisses de retraite, ne sont pas des solutions et ne remettront en aucun cas la croissance sur les rails.

Par Ouardigh Rahmouna
Le 24/07/2014 à 10h34