Banques participatives: à court de ressources, voici la parade qu'elles ont trouvée

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Alors que les premières sukuks tardent à voir le jour, les banques participatives ont finalement trouvé le moyen de résoudre la problématique du refinancement. La solution s’appelle "Wakalat al-Istithmar". Explications.

Le 08/09/2018 à 14h46

Les crédits distribués par les banques participatives évoluent plus vite que les dépôts collectés auprès de la clientèle. Faute de disponibilité d’instruments de refinancement conformes à la Charia, la situation devient inquiétante et certaines banques se trouvent sur le point de fermer le robinet du crédit.

A ce jour, les banques participatives marocaines ne sont pas autorisées à ouvrir des comptes d’investissement participatifs, ni à émettre des sukuks. La très attendue émission souveraine du Trésor, laquelle devrait servir de benchmark pour les émissions des banques participatives, se fait toujours attendre.

Lors de son dernier point de presse à l’occasion de la présentation des résultats annuel, le PDG du CIH a laissé entendre qu’une solution a été trouvée pour résoudre le problème du refinancement des banques participative. Désormais, les banques conventionnelles peuvent mettre des fonds à la disposition des banques participatives moyennant le partage des bénéfices. La rémunération de ce type de placements obéit à des règles précises fixées par le Conseil supérieur des Oulémas et validées par Bank Al-Maghrib. Cette dernière vient de soumettre aux banques participatives les avis nécessaires au lancement de ce produit appelé "Wakalat al-Istithmar" ("le mandat d’investissement") dans le jargon de la finance islamique.

Seules les banques participatives déjà à court de ressources vont devoir recourir à ce mécanisme pour relancer la machine du crédit. D'autres entités, à l’image d’Umnia bank, ont encore de la marge devant elles pour puiser dans leurs propres ressources. La filiale du CIH peut ainsi compter sur son capital totalement libéré (600 millions de dirhams contre un minimum légal exigé de seulement 200 millions de dirhams), en plus d’un total dépôts collectés de l’ordre de 288 millions de dirhams jusqu’à fin juin dernier. A noter également qu'Umnia bank a distribué pas moins de 524 millions de dirhams de crédits au premier semestre 2018, essentiellement sous forme du produit "Mourabaha immobilier". 

Par Wadie El Mouden
Le 08/09/2018 à 14h46