Cliniques privées: les médecins libéraux dénoncent la mainmise de Saham

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Lors d'une réunion tenue le 14 février, des membres du syndicat des médecins libéraux ont dénoncé le commerce qui était fait de la santé des Marocains en profitant du projet de libéralisation des cliniques privées.

Le 18/02/2016 à 11h38

Le syndicat national des médecins du secteur libéral dénonce le détournement qui est fait de la loi portant sur la libéralisation des cliniques et ses membres protestent contre le groupe Saham.

Lors d’une récente réunion du bureau du syndicat, tenue le 14 février courant, les médecins libéraux affiliés à la représentation ont en effet longuement débattu des problèmes constatés à ce niveau.

Beaucoup d’entre eux ont déploré que cette libéralisation des cliniques se traduit aujourd’hui par «l’autorisation de sociétés cotées à racheter des cliniques sises dans les grandes villes sans qu’un intérêt soit porté aux villes souffrant d’un manque en service de santé».

L’allusion est faite à l’intérêt porté par le groupe Saham, dont la compagnie d’assurance «Saham assurances» est cotée à la Bourse de Casablanca, et qui n’a jamais caché son intérêt pour l’investissement dans des cliniques privées.

Selon plusieurs sources, des cliniques prestigieuses de la capitale économique, ainsi que d’autres dans de grandes villes comme Rabat et Marrakech, font l’objet d’un intérêt particulier du groupe Saham dont les ambitions dans ce secteur semblent très grandes.

Pour preuve, il suffit de citer le nombre d'entités créées à la veille de la promulgation de la libéralisation et dont les statuts portent sur l'investissement dans le secteur de la santé sous plusieurs formes.

En fait, selon les médecins libéraux, ceci va à l’encontre de l’objectif même de cette libéralisation, dont le but était d’encourager les investisseurs à créer des cliniques dans les régions qui en avaient le plus besoin.

Au contraire, l’intérêt porté envers les cliniques privées aujourd’hui se limite aux établissements les plus lucratifs, ce qui pousse les membres du syndicat à parler «d’un commerce de santé» soutenu par le ministère de tutelle selon un agenda bien défini.

Par Younès Tantaoui
Le 18/02/2016 à 11h38