Collectivités territoriales: un excédent de 33 milliards de dirhams qui dorment

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Revue de presseKiosque360. La manne inutilisée des collectivités territoriales ne fait que grossir au fil des années. Selon le dernier rapport récemment publié par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), l’excédent des collectivités territoriales a franchi le cap des 33 milliards de dirhams.

Le 27/11/2017 à 23h03

C’est un montant colossal que met en exergue le dernier rapport des statistiques des finances locales, publié par la Trésorerie générale du Royaume (TGR). En effet, les collectivités territoriales et leurs groupements (régions, préfectures, provinces et communes) s'octroient le luxe d’accumuler plus de 33 milliards de dirhams d’excédent dormant sur leurs comptes, souligne Aujourd’hui Le Maroc dans sa livraison du 28 novembre, ajoutant que cela fait plusieurs années que les collectivités traînent ces disponibilités oisives.

Il faut savoir que, sur les 9 premiers mois de l’année, les régions, communes, provinces et préfectures n’ont dégagé que 6,7 milliards de dirhams d’excédent. Le reste, soit plus de 26 milliards de dirhams, est hérité des exercices antérieurs, précise le quotidien qui fait remarquer que la manne inutilisée des collectivités territoriales ne fait que grossir au fil des années. Ainsi, en 2009, elle affichait 19,3 milliards de dirhams au compteur. Malgré cela, depuis plusieurs années, ces mêmes collectivités territoriales n’assurent pas même un minimum syndical en matière de services au citoyen.

Or, estime Aujourd’hui Le Maroc, ces 33 milliards de dirhams pourraient contribuer à régler un maximum de problèmes et à financer des projets comme, par exemple, la construction de quatre nouvelles autoroutes pour relier Agadir à Guelmim, Fès/Meknès au nord, Safi-Marrakech à Béni-Mellal, Rabat à l’aéroport Mohammed V. Les conclusions sont encore plus édifiantes lorsqu’on s’amuse à réfléchir à toutes les infrastructures de base que l’on pourrait réaliser grâce à cette enveloppe, poursuit le quotidien. Ainsi, pas moins de 250 centres hospitaliers provinciaux pourraient être construits et dotés des derniers équipements.

Mais il faudra manifestement prendre son mal en patience, ajoute Aujourd’hui Le Maroc. Il faut dire que nos régions sont vraiment très peu portées sur l’investissement. Sur les 9 premiers mois de l’année, elles n’ont déboursé que 8,1 milliards de dirhams, soit environ le quart des 31 milliards de dirhams budgétisés sur toute l’année. Selon le quotidien, ce manque d’entrain pour l’investissement réside dans l’inaptitude de la plupart des collectivités territoriales à suivre rigoureusement les procédures entourant la mobilisation de fonds.

A noter, également, leur incapacité à gérer des projets structurants et à prendre en charge la maîtrise d’ouvrages en garantissant le respect des délais et la qualité des prestations, indiquent plusieurs experts. 

Par Ismail Benbaba
Le 27/11/2017 à 23h03