Déficit du trésor: ce que recommande la Cour des comptes

Driss Jettou, président de la Cour des comptes

Driss Jettou, président de la Cour des comptes . DR

La Cour des comptes a incité le gouvernement à prendre "des mesures audacieuses" en vue de réduire le déficit du Trésor qui a atteint 692 milliards de dirhams à fin 2017, selon un rapport présenté hier mardi au Parlement.

Le 24/10/2018 à 12h02

La dette du Trésor a connu une évolution ascendante, passant à 692 milliards à fin 2017, soit 65,1 % du PIB et un endettement supplémentaire d'environ 35 milliards de dirhams, précise ce document.

Dévoilant le rapport sur "les activités des juridictions financières" devant les deux Chambres du parlement, le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a recommandé à l'exécutif de veiller à l’élargissement de l’assiette fiscale et à la maîtrise des dépenses.

Il a également plaidé pour l’aménagement d’un environnement économique à même d’accélérer le rythme de la croissance pour alléger l’endettement et garantir la capacité à faire face aux charges de la dette sur les moyen et le long termes.

Jettou a d'autre part évoqué l’endettement des entreprises et établissements publics, constitué de la dette intérieure et extérieure, précisant qu'il a continué à augmenter pour s'établir à 277,7 milliards de dirhams en 2017, contre 261,2 MMDH l'année précédente, soit une hausse de 6,3 %.

La composante extérieure de cette dette représente une part importante du total puisqu’elle a atteint, en 2017, un montant de 178,3 milliards, représentant ainsi 53,9 % de la dette publique extérieure.

D'après le rapport, le volume global de l’endettement du secteur public est passé de 918,2 milliards de dirhams en 2016, à 970 milliards DH à fin 2017, soit une augmentation de 51,8 milliards de dirhams en une seule année.

La dégradation de l’endettement du Trésor, à travers l’augmentation du déficit et le recours à l’emprunt, compromet l’objectif que s’est fixé le gouvernement de réduire le niveau d’endettement à 60 % du PIB à l’horizon 2021 "qui sera difficile à atteindre", a estimé M. Jettou.

La Cour des comptes pointe du doigt en outre le passif fiscal accumulé par l’Etat vis-à-vis du secteur privé et public, lequel passif a atteint un volume global de 50 milliards de dirhams, à fin 2017, soit 4,7 % PIB.

Il a à ce propos mis en avant les orientations du roi Mohammed VI contenues dans le discours du 20 août, invitant les administrations et organismes publics à procéder aux paiements dus aux entreprises et à respecter leurs engagements à ce sujet.

Le 24/10/2018 à 12h02