Dégroupage: Inwi saisit l'ANRT contre les pratiques anticoncurrentielles de Maroc Telecom

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Maroc Telecom est au cœur d’une tempête. Son refus de mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles sur le marché du fixe provoque l’ire de l’opérateur Inwi qui annonce publiquement la saisine de l’ANRT. Les raisons de cette saisine qui intervient après celle de l'opérateur Orange.

Le 01/01/2017 à 12h49

L'opérateur télécom Inwi annonce officiellement, ce 1er janvier 2017, sa saisine de l'ANRT contre Maroc Telecom.

C'est ainsi qu'il précise avoir saisi le 30 décembre dernier le régulateur «afin de mettre fin à l’arsenal de pratiques anticoncurrentielles mis en œuvre par Maroc Telecom en matière de dégroupage et d’accès à l’infrastructure de raccordement des clients pour les services ADSL», explique l’opérateur télécom dans un communiqué.

La même source précise que «cette saisine intervient suite à la mise en demeure adressée par Inwi la semaine précédente à ce sujet et faute de réponses satisfaisantes de Maroc Telecom».

Elle rappelle également que «depuis plusieurs années, Inwi fait l’objet de pratiques discriminatoires qui empêchent l’ouverture du marché de la téléphonie et du haut débit fixe et une concurrence effective au bénéfice des consommateurs marocains».

Pour l’opérateur Inwi «l’avertissement récent adressé par l’ANRT met en évidence la volonté de Maroc Telecom de s’affranchir du cadre réglementaire mis en place, ainsi que ses manquements répétés à ses obligations».

A travers sa saisine, l’objectif d’Inwi est de demander «à l’ANRT de constater le préjudice subi et de prendre les mesures opérationnelles et coercitives nécessaires pour astreindre Maroc Telecom à cesser ses pratiques anticoncurrentielles et à mettre en place un processus de dégroupage efficace, transparent, raisonnable, équitable et non discriminatoire».

La saisine adressée le 30 décembre à l’ANRT a donc pour but l’ouverture du marché du fixe à une réelle concurrence au profit de tous les Marocains, ce qui permettra notamment la démocratisation des accès, l’innovation et le développement de l’économie numérique au Maroc.

Pour rappel, en mai 2016, Orange (à ce moment encore Méditel) avait adressé une saisine à l’ANRT. Cette réaction intervenait au lendemain de l’adoption du décret, qui permet au régulateur d'appliquer des sanctions pécuniaires à un opérateur en cas de manquements aux règles concurrentielles.

Les deux opérateurs (Inwi et Orange) pointent donc du doigt les mauvaises pratiques de l'entreprise dirigée par Abdeslam Ahizoune. La balle est dans le camp de l'ANRT qui devrait rendre sa décision, aussi bien sur la saisine d'Orange que sur celle d'Inwi.

Par Imane Azmi
Le 01/01/2017 à 12h49