Dette publique: les inquiétudes du FMI

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Revue de presseKiosque360. Les analystes du FMI ont tenu plusieurs réunions avec les officiels marocains pour passer en revue la situation macro-économique du royaume. Verdict: la dette publique est à surveiller de très près.

Le 20/12/2015 à 20h56

Les consultations annuelles, effectuées la semaine dernière par le Fonds monétaire international (FMI), ont dominé les sujets traités par la presse économique datée du lundi 21 décembre. Aujourd’hui Le Maroc estime que ce qui se dégage des réunions entre les analystes de l’institution de Bretton Woods et les officiels à Rabat, c’est que le pays «a réussi à faire des avancées notables» durant cette année qui touche à sa fin.

L’Economiste, de son côté, apporte une autre lecture sur la situation économique du royaume. Pour le quotidien, le niveau d’endettement du pays inquiète les analystes du FMI. Car si l’encours de la dette du Trésor est à moins de 64% du PIB, le niveau réel, comprenant les emprunts des entreprises publiques garantis par l’Etat, atteint la cote d’alerte de 81%. Seulement, les défenseurs de la thèse de la soutenabilité de la dette nuancent: 77% de la dette publique sont d’origine intérieure, donc contractés dans la monnaie locale.

Le quotidien estime par ailleurs que les charges de la dette pèsent actuellement lourd dans le budget de l’Etat. Environ 72% des recettes de l’impôt sur le revenu (IR) serviront à payer les intérêts de la dette en 2016. L’Economiste s’étonne d’ailleurs que le Trésor n’ait pas privilégié le recours au marché international pour s’endetter, sachant que les conditions de taux sont très avantageux. Mais il explique cela par la crainte d’attirer l’attention sur la situation du pays.

Pour les observateurs, l’Etat doit davantage donner confiance aux entreprises pour relancer l’investissement. L’effort repose actuellement uniquement sur le secteur public qui ne peut plus continuer sur le même rythme, vu le ratio d’endettement de l’Etat. Car si la dette continue son ascension, elle sera de moins en moins soutenable. Elle pourrait même basculer dans la zone d’alerte si rien n’est fait à moyen terme.

Par Fayçal Ismaili
Le 20/12/2015 à 20h56