Dialogue social: le patronat inflexible

Miriem Bensalah, présidente de la CGEM.

Miriem Bensalah, présidente de la CGEM. . DR

Revue de presseKiosque360. La CGEM pose ses conditions. Elle demande l'amendement du Code du travail et de la réglementation du droit de grève ainsi que la révision des contrats spéciaux de formation.

Le 05/04/2018 à 22h17

Le patronat ne compte pas céder face aux syndicats. Dans cette période de reprise des discussions avec les syndicats et le gouvernement, la CGEM n’envisage de valider aucune augmentation des cotisations salariales sans contrepartie. C’est ce que rapporte L’Economiste dans son édition du jour.

Le journal explique que la confédération «veut des avancées, notamment sur l'amendement du Code du travail, la flexibilité et le texte sur la grève ou encore la refonte des contrats spéciaux de formation». Elle demande également une refonte de la grille IR et des abattements, en particulier par rapport aux frais de scolarité supportés par les ménages.

Le patronat, comme l’indique le quotidien économique, estime que certaines revendications syndicales auraient un impact important pour la sécurité sociale et par ricochet l'entreprise. «A elle seule, une hausse des allocations familiales de 300 dirhams dans la limite de 6 enfants coûterait plus de 3 milliards de dirhams par an. Elle se traduirait aussi par un déficit technique à partir de 2020 et un déficit financier à partir de 2023. Elle nécessiterait un taux de cotisation supplémentaire de 0,68%», estime L’Economiste. La facture pourrait être également salée dans le cas d’une revalorisation des allocations familiales à 300 dirhams pour les trois premiers enfants et 100 dirhams pour les trois suivants, puisqu’elle atteindrait 2,8 milliards de dirhams dès la première année, avec un déficit financier intervenant en 2024 et le taux de cotisation supplémentaire à 0,47%.

Le journal relève que l'augmentation de la pension minimale à 1.500 dirhams pourrait engendrer une dépense de plus de 1,2 milliard de dirhams la première année. Dans le même sens, l’impact financier d’un éventuel changement dans la période de congé de paternité qui est remboursée par la CNSS à l'employeur est estimé à 20,32 millions de dirhams dès la première année en cas d'augmentation du nombre de jours indemnisés de 3 à 7 jours et 72,91 millions de dirhams si ce congé passe à 30 jours.

Il est évident que pour la CNSS, une hausse va encourager la fraude sociale et impliquerait le «glissement d’un régime contributif vers un régime non contributif».

Par Rachid Al Arbi
Le 05/04/2018 à 22h17