Finances publiques: où en est l'endettement du Maroc?

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La polémique autour des 500 millions de dollars empruntés récemment par le Maroc auprès d’un Fonds saoudien a relancé le débat sur l’endettement du royaume, et notamment sur ses levées internationales. Voici comment elles ont évolué cette année.

Le 15/10/2017 à 14h02

D’emblée, en s’intéressant à l’évolution de l’endettement, on comprend mieux le montage financier qu’a adopté le Maroc pour le remboursement de l’échéance de l’Eurobond tombée fin juin dernier. Pour honorer son engagement, le Maroc a d’abord eu recours au marché domestique, à travers les adjudications, avant d’activer un accord passé avec le Fonds saoudien de développement pour lui emprunter 500 millions de dollars. Une fois les fonds reçus, ils se substitueront aux levées réalisées sur le marché local. «La tombée de l’échéance de l’Eurobond pour un montant de 500 millions d’euros a été́ couverte sur le marché domestique», confirme d’ailleurs la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) dans sa dernière note.

Plus globalement, les données de la DTFE nous apprennent qu’à fin juin 2017, l’encours des emprunts extérieurs de l’ensemble des établissements et entreprises publics (EEP) s’est établi à 172,3 milliards de dirhams tandis que celui du Trésor a atteint 143,6 milliards de dirhams.

Durant le premier semestre de l’année 2017, un volume global de 11,5 milliards de dirhams a été mobilisé par le secteur public, dont 6,7 milliards destinés aux projets d'investissement des EEP (principalement les secteurs des infrastructures ferroviaires et routières, de l’eau-électricité et des énergies renouvelables) et 4,8 milliards pour le Trésor au titre principalement de ses appuis aux réformes.

Le Trésor a, par ailleurs, été très actif cette année sur le marché des adjudications qui reste sa principale source de financement. Selon la DTFE, les souscriptions se sont établies à près de 84,4 milliards de dirhams au cours des huit premiers mois de l’année 2017, en hausse de 10,6 milliards ou 14,4% par rapport au montant souscrit au cours de la même période de 2016.

On notera que les remboursements des emprunts souscrits sur le marché domestique se sont faits cette année à un rythme moins élevé que l’année dernière. En tout, les remboursements se sont situés à 49,7 milliards de dirhams, en recul de 6 milliards ou 9,1%. Ainsi, l’encours de la dette intérieure s’est établi à 533,7 milliards de dirhams à fin août dernier, en hausse de 23 milliards ou 4,5% par rapport à fin 2016.

La situation des emprunts extérieurs du Trésor a dégagé un flux net négatif (tirages-amortissements) de 6,7 milliards de dirhams au terme des huit premiers mois de l’année 2017, contre un flux positif de 4 milliards un an auparavant. Dans cette évolution, les tirages se sont établis à 8 milliards, en baisse de 1,1 milliard par rapport à la même période en 2016. Ces chiffres n’intègrent pas encore l’emprunt de 500 millions de dollars contracté auprès du Fonds saoudien de développement.

D’un autre côté, les remboursements en principal ont enregistré une progression importante de 5,6 milliards de dirhams pour se situer à 10,7 milliards, dont le remboursement de la tombée de l’échéance de l’Eurobond.

Dans ce contexte, l’encours de la dette extérieure du Trésor s’est établi à 141,8 milliards de dirhams, en baisse de 2,6 milliards ou 1,8% par rapport à fin 2016.

Pour ce qui est la dette globale du Trésor, en s’établissant à 675,5 milliards de dirhams à fin août 2017, elle a affiché une hausse de 3,1% par rapport à fin 2016.

Par Younès Tantaoui
Le 15/10/2017 à 14h02