Flexibilité du dirham: Jouahri dénonce la trahison des spéculateurs

Le360

Revue de presseKiosque360. Le wali de Bank Al-Maghrib soupçonne une spéculation sur le Dirham, à la veille de l’adoption d’un régime de change flexible. Une grosse mission d’inspection est menée avec l’Office des changes pour débusquer les présumés spéculateurs.

Le 21/06/2017 à 21h27

Le ton est vite monté lors de la dernière réunion du conseil de politique monétaire, tenue ce 20 juin. La colère de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, porte sur des mouvements inhabituels sur le marché des changes, ces dernières semaines. Les transactions sont remontées en moyenne quotidienne à 1,2 milliard de dirhams depuis un mois, peut-on lire dans L’Economiste, dans son édition du 22 juin.

Pour le quotidien, cette augmentation ne serait pas seulement liée au financement du commerce international ou d’autres opérations bien identifiées. Les autorités monétaires suspectent une spéculation sur le dirham, à la veille de la transition vers le régime de change flottant. D’où la gueulante de Jouahri: «Je ne suis pas content parce qu’on spéculait contre le dirham et qu’on remettait en cause notre crédibilité. Nous considérons les banques comme les meilleures porte-parole de cette réforme auprès des opérateurs», déplore le wali de Bank Al-Maghrib qui vit cet épisode comme une trahison.

En l’espace de quatre semaines, les réserves de changes ont fondu de 20 milliards de dirhams pour revenir à 224 milliards. Elles couvrent moins de six mois d’importations de biens et services alors que, parmi les prérequis pour une transition vers le régime de change flexible, figure un matelas de devises confortable. «Une forte volatilité du dirham arrangera toujours des gens qui veulent gagner de l’argent rapidement», révèle un spécialiste des marchés cité par L’Economiste. Dans les salles de marchés des banques, l’on fait profil bas en attendant que l’orage passe. Mais les banques sont priées de justifier les couvertures qu’elles ont proposées à leur clientèle ces dernières semaines. «Si nous avons affaire à des opérations normales, aucun problème ne se pose. Dans le cas contraire, nous prendront les dispositions nécessaires», avertit Jouahri.

Au-delà, de la Banque centrake, l’Office des changes mène aussi des investigations. Car si elle est admise sur d’autres marchés, la spéculation reste interdite au Maroc.

Par Fayçal Ismaili
Le 21/06/2017 à 21h27