Habitat: des millions de Marocains insatisfaits

L'offre en logements ne correspond pas aux attentes urgentes des Marocains

L'offre en logements ne correspond pas aux attentes urgentes des Marocains . DR

Revue de pressekiosque360. Selon les résultats d’une étude réalisée par le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville, la grande majorité des Marocains ne sont pas satisfaits du niveau de qualité de leurs habitations. La région de Casablanca-Settat concentre le plus de mal lotis.

Le 29/03/2016 à 21h54

L’étude de terrain commanditée par le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville a révélé que le nombre de demandes en logements au niveau national s’élève à plus de 1.572.000 unités, dont plus de 1.300.000 en milieu urbain.

L’étude, menée dans 24 villes du Maroc entre le 4 juin et le 9 octobre 2015, a touché 55.460 ménages dont 42.260 en milieu urbain et 13.200 en milieu rural.

Selon le quotidien arabophone «Akhbar Al Youm» de ce mercredi 30 mars, 41,7% des ménages dans la région de Casablanca-Settat sont déçus de la qualité de leurs logements. Ce taux dépasse les 25% respectivement dans les régions de Tanger-Tetouan et l’Oriental.

Dans les régions de Fès-Meknès et Beni Mellal-Khénifra, ce taux évolue au-dessus des 21%, contre 18,5% dans la région de Rabat-Salé-Kenitra. Seule la région de Marrakech-Safi enregistre le taux le plus bas d’insatisfaits aux alentours de 10%.

Citant Nabil Benabdellah, le ministre de l’Habitat, le quotidien note que cette étude ne comprend pas les bidonvilles ou l’habitat insalubre, ni les habitations menaçant ruine. Elle a été menée auprès de gens en leurs qualités de résidents copropriétaires ou locataires.

L’étude montre que la région de Casablanca-Settat arrive en tête de liste des demandes de logements, se taillant 30% du nombre total des demandes (ou 478.300 unités). Elle est suivie de Marrakech-Safi, avec 254.084 logements) ; Rabat-Salé-Kenitra (177.127 unités) et Tétouan-Al Hoceima (avec 165.288 logements).

86,5% des ménages pour l’accès à la propriété

L’étude ne manque pas d’intérêt, car elle renseigne sur nombre de paramètres liés à l’habitat au Maroc. On y a apprend que 26% des ménages (soit 1,9 million de ménages) ont changé de logements au cours des dix dernières années, contre 8,4% en milieu rural.

En même temps, 78% des sondés au niveau national ont exprimé des demandes urgentes de logements, ce qui correspond à 1,23 million d’unités.

S’agissant du type de logement, 45% des Marocains souhaitent acquérir des appartements, 34% veulent habiter dans des maisons marocaines modernes ; alors que 17,2% espèrent acquérir des lots de terrains et seulement 1,3% rêvent de villas.

La plus grande majorité des Marocains (86,5%) manifestent leur intérêt pour l’accès à la propriété, tandis que 13,3% ont une préférence pour la location. Quant à la superficie souhaitée, elle varie, selon les milieux, de 6O à 80 m2. 

Côté financement, 22% des ménages comptent davantage sur le soutien familial pour l’accès à la propriété. Dans leur écrasante majorité (51%), les ménages marocains souhaitent un logement à moins de 250.000 DH. Parce que 56% des ménages urbains (versus 77% ruraux) disposent d’un revenu inférieur à 4.000 DH.

De plus, 60 à 65% des ménages souhaitent disposer tout près de leurs habitations de services et d’équipements collectifs (enseignement, santé, commerce et transport).

L’étude du ministère de l’Habitat, qui a l’avantage de renseigner sur les attentes des Marocains en matière de logements, devrait inspirer les promoteurs immobiliers pour une meilleure adaptation de leur offre.

Par Abdelouahed Kidiss
Le 29/03/2016 à 21h54