Hydrogène vert: le Maroc a marqué un point en compétitivité en offrant une chaîne de valeur complète, selon le chercheur Zakaria Firano

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, émet une circulaire pour établir la feuille de route pour la production de l’hydrogène vert à partir d’une chaine de valeur complète.

Le 12/03/2024 à 22h02

VidéoSous l’impulsion du roi Mohammed VI, la feuille de route que vient de tracer le chef du gouvernement pour la production de l’hydrogène vert à partir d’une chaîne de valeur complète constitue une vision anticipative pour permettre au Maroc d’être compétitif et mieux se préparer à l’échelle internationale dans ce domaine d’avenir. Voici les explications du chercheur Zakaria Firano.

Aziz Akhannouch a émis, lundi 11 mars, sous les hautes directives royales une circulaire portant sur la mise en œuvre de «l’Offre Maroc» pour le développement de la filière de l’hydrogène vert, laquelle constitue une offre opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière. «C’est une vision royale très importante qui vise à protéger le leadership du Maroc dans ce secteur», a commenté dans une déclaration pour Le360 le chercheur Zakaria Firano.

«La déclinaison de cette feuille de route vient au bon moment, il faut avoir aujourd’hui une stratégie bien claire au Maroc, car nous savons que parmi les grandes prémices à l’international en matière de transition énergétique, il y a l’hydrogène vert qui constitue un sujet très important par rapport aux autres énergies fossiles», a-t-il souligné.

Désormais, avec le déploiement de cette feuille de route, a-t-il ajouté, nous avons une stratégie bien claire qui s’articule sur toute la chaîne de valeur autour de quatre points.

Selon lui, le Royaume «ne va pas rentrer en amont ou en aval, mais il va rentrer dans toute la chaîne de valeur de ce qu’on appelle la filière de production de l’hydrogène vert. Il va commencer depuis la production jusqu’à l’extraction et l’utilisation pour la production des différentes dérivées en particulier l’ammoniac qui est très important pour l’industrie marocaine et en particulier pour l’Office chérifien des phosphates (OCP)».

Le deuxième objectif de la stratégie concerne le foncier, d’après ce professeur de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Rabat-Agdal. Et d’estimer que le reproche qu’on fait au Maroc en matière de l’investissement «c’est le foncier».

«Aujourd’hui, cette feuille de route a décliné de façon grandiose en mettant sur la table une disponibilité d’un million d’hectares pour les investisseurs dont 300.000 hectares seront déployés en 2024», a-t-il affirmé. «On a besoin pour les investisseurs de grandes surfaces pour installer leurs unités de production d’hydrogène vert», une matière qui est produite à partir des énergies renouvelables et de l’eau.

Assurer le foncier veut dire, selon Zakaria Firano, que «tout investissement dans ce domaine est réalisable à 50%». Selon lui, il existe déjà environ une centaine d’investisseurs qui frappent à la porte du Maroc. Cette feuille de route est anticipative et visionnaire sachant que des puissances comme la Chine se préparent à fournir une farouche compétitivité en matière d’hydrogène vert. Mais, a-t-il conclu, le Maroc possède de grands atouts.

Il faut rappeler que la circulaire du chef du gouvernement précise les étapes opérationnelles pour la mise en œuvre de la stratégie. Elle comprend 6 parties: le champ d’application de l’Offre Maroc, le foncier mobilisé pour la mise en œuvre de «l’Offre Maroc», les infrastructures nécessaires au développement de la filière de l’hydrogène vert et les mesures incitatives.

Les deux derniers champs sont le processus de sélection des investisseurs et de contractualisation avec l’État et enfin la gouvernance de la filière de l’hydrogène vert. Il est à noter, selon la circulaire, «qu’afin d’assurer les conditions de réussite de la mise en œuvre de «l’Offre Maroc», les conventions-cadre d’investissement, entre l’État et l’investisseur, prévoient des clauses de rendez-vous pour évaluer régulièrement l’avancement du programme d’investissement, dans le cadre d’une relation État-investisseur marquée par la transparence et un respect strict des règles de confidentialité».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 12/03/2024 à 22h02