Immobilier: quand Al Omrane dérange les promoteurs

Revue de presseKiosque360. L'unique bénéficiaire du foncier public gêne les promoteurs immobiliers. La Fédération nationale des promoteurs immobiliers dénonce une “concurrence déloyale”.

Le 12/01/2016 à 01h36

La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) est à bout! Dans son viseur, Al Omrane qui, selon Youssef Ibn Mansour, président de la fédération, “a pris beaucoup trop d'importance”.Unique bénéficiaire du foncier public, Al Omrane mènerait des “politiques commerciales agressives” qui vont à l'encontre des intérêts des opérateurs privés. Le calcul est simple, selon la FNPI: lorsque l'on met sur le marché 50.000 lots annuellement, en admettant que chaque lot recevra au minimum 4 familles, ce sont au final 20.000 familles qui disparaissent de la demande adressée au secteur privé.

Si le rôle d'Al Omrane n'a pas inquiété les opérateurs privés jusqu'ici, c'est que le marché est suffisamment porteur pour que chacun puisse y trouver son compte, souligne Les Ecos dans son édition du 12 janvier. Seulement, le ralentissement que devrait connaître le secteur, particulièrement dans son volet social, réduit considérablement la part du gâteau.

La FNPI plaide pour une redistribution des rôles laissant à Al Omrane le soin de l'aménagement des lots et de la restructuration de l'habitat insalubre et aux autres opérateurs privés la tâche de construire du logement social, si la demande est garantie. Une proposition qui semble en phase avec la politique de relogement des bidonvilles menée par l'entreprise publique, à en croire la FNPI. Dans la pratique, pour autant, rares sont les “bidonvillois” qui préfèrent les logements aux lots. “Malgré cela, Al Omrane poursuit la construction de ses logements à 140.000 DH dont personne ne veut”, déplore Ibn Mansour. De là à parler de dumping immobilier, il n'y a qu'un pas, souligne Les Ecos.

Au-delà du rôle d'Al Omrane, la FNPI souhaite que le rôle de l'ensemble du secteur privé soit revu et corrigé, étant donné la morosité qui menace le secteur au cours des prochains mois. Le recul constaté concernant la production globale du logement pour l'année 2015, qui devrait à peine dépasser les 50.000 logements, impose des mesures d'urgence. Parmi celles-ci, suggère la FNPI, la révision du financement de la demande. Tout un programme.

Par Fayçal Ismaili
Le 12/01/2016 à 01h36