Indexation : ‎Lahlimi craint pour l'emploi et les investissements

Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan.

Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseLa hausse des prix de certains produits pétroliers liquides a créé une vague de mécontentement et risque d'avoir des répercussions sur l'emploi et l'investissement.

Le 17/09/2013 à 22h36

Les prix de certains produits pétroliers liquides en hausse depuis l'application du système d'indexation partielle grimpent à tel point que la question de la pertinence de ce choix du gouvernement dirigé par le PJD se pose, comme pour nombre de « solutions » que cette coalition propose. Cette hausse a en effet créé une vaste vague de mécontentement, ainsi que la crainte d'une éventuelle répercussion sur les autres produits de consommation.

La presse de ce mercredi 18 septembre évoque abondamment cette affaire. Ainsi, Akhbar El Yaoum souligne la mise en garde du Haut-commissariat au plan (HCP), mise en garde adressée à Benkirane et relavant le risque d'une possible "incidence sur le chômage, la consommation des ménages et les investissements, et ce en raison de la hausse des produits pétroliers liquides". Par ailleurs, le journal souligne les propos de Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, qui a affirmé que l'entrée en vigueur de ce système a été dictée par l'intérêt national, tout en faisant endosser la responsabilité de cette mesure au gouvernement. Le même quotidien note que le HCP a publié un "nouveau rapport qui s'inscrit en porte-à-faux des projections gouvernementales, estimant que si la hausse améliorera légèrement le budget étatique, elle entraînera, à l’inverse, la hausse des prix de certains produits.

Al Massae, pour sa part, a fait parler l'expert et économiste Najib Akeski qui estime que les "pauvres et la classe moyenne ont commencé à payer le prix des réformes, ainsi que celui de sa dépendance (externe) de l'Etat qui ne joue pas son rôle de régulateur au niveau des équilibres sociaux et économiques". "Le Maroc se soumet à la protection de la Banque mondiale", a ainsi déclaré Najib Akesbi auquotidien. "Le problème du Maroc c'est qu'il s'est refusé à réformer la Caisse de compensation, et ce depuis 40 ans", a ajouté l’économiste avant de souligner que "nous avons un système économique peu efficace pour pouvoir créer des opportunités d'emplois. Il élargit au contraire le fossé des inégalités sociales et l'économie marocaine est encore sous-développée, incapable d'assurer aux citoyens une vie digne".

Les hausses successives des prix pétroliers dans la cadre de la crise financière et économique ont suscité des débats populaires et internes questionnant la justesse de ces décisions. Le gouvernement dirigé par le PJD passe par une épreuve. Le peuple marocain lui a fait confiance, mais il ne fait nul doute que la déception gagne du terrain.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/09/2013 à 22h36