Industrie automobile: le Maroc aiguise l'appétit des investisseurs étrangers

L'usine Renault à Tanger.

L'usine Renault à Tanger. . Dr

Affichant une belle réussite et des résultats dépassant toutes les attentes, l'industrie automobile est en train de s'enraciner d'une manière forte au Maroc et aiguise, de plus en plus, l'appétit des investisseurs étrangers et des grands constructeurs mondiaux, comme Renault et PSA. Analyse.

Le 04/09/2017 à 12h59

Le Maroc, sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI, se positionne d'ores et déjà comme un "hub mondial" de l'industrie automobile, grâce à son offre attrayante pour les investisseurs étrangers. Celle-ci comporte des avantages majeurs, dont la stabilité, la sécurité et la compétitivité pour l'emplacement de la production et la logistique pour l'export, à côté de l'existence d'une main-d'œuvre hautement qualifiée.

Ce secteur industriel stratégique, qui a su réaliser des résultats qualitatifs en un temps record, en se positionnant comme le premier secteur exportateur du royaume devant l'agro-industrie et les phosphates, s'attache au pari de pouvoir maintenir cette performance et de réaliser des résultats encore plus prometteurs.

C'est ce qu'affirmait d'ailleurs le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, lors de la 4e édition du Salon de la sous-traitance automobile de Tanger, en soulignant que le secteur automobile a connu un essor remarquable et s’est engagé vers davantage d’intégration locale, avec le développement de son tissu d’opérateurs nationaux et la diversification de ses métiers. Il a noté que, de 2014, année de lancement du PAI, à 2016, le chiffre d’affaires du secteur à l’export a réalisé une évolution de 50%, passant de 40 milliards de dirhams à 60 milliards de dirhams avec une perspective d'exporter à hauteur de 100 milliards de dirhams avant 2020.

"Nous avons atteint la taille critique qui attire les équipementiers de tous les continents, y compris ceux des pays asiatiques", avait précisé le ministre, notant que le projet de création de la "Cité Mohammed VI Tanger Tech", lancé par le roi Mohammed VI, est un facteur décisif pour les investisseurs asiatiques, qui auront la possibilité de produire au Maroc et d'exporter à l'international, à partir d'un véritable hub pour l'Europe et l'Afrique.

Le Maroc en avance sur ses objectifs

Selon lui, les objectifs tracés à l'horizon 2020 pour le secteur automobile seront largement atteints, ce qui signifie très clairement que la stratégie nationale devrait être adaptée pour aller au-delà, car elle s'avère désormais obsolète.

Le royaume a aujourd'hui une capacité de fabrication de 650.000 véhicules par an et fait partie des grands fabricants de l'automobile dans le monde, avec le nouvel objectif d'atteindre 1 million de véhicules, un taux d’intégration locale de 80% des véhicules sortant du royaume et un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards d’euros à l'horizon 2020, avec à la clé la création de 160.000 emplois, avait observé le ministre, ajoutant que le pays a avec Renault 2 milliards d'euros annuels de pièces détachées en perspective à l'export, "ce qui est colossal", en plus d'un milliard d'euros avec PSA et de 600 millions de dollars avec Ford.

Ainsi, avec la restructuration du secteur en écosystèmes métiers, la mise en place de dispositifs d’appui et de financement adaptés et le lancement de l’écosystème Renault et du projet Peugeot, le Maroc s'achemine à grands pas vers la réalisation des objectifs escomptés pour ce secteur prometteur.

Et avec le nouveau projet du groupe Renault au Maroc, l'industrie automobile enregistre une grande performance consistant à développer une plateforme mondiale d'approvisionnement, susceptible de conférer au pays une position de choix sur l'échiquier mondial et de réaffirmer son attractivité et sa capacité à drainer davantage d'investissements dans divers secteurs primordiaux.

"Le Maroc joue aujourd’hui un rôle clé dans le système industriel mondial du groupe Renault", selon les propos du directeur général du Groupe Renault Maroc, Marc Nassif, à l'occasion de la célébration du millionième véhicule produit à l'usine Renault-Nissan de Tanger, notant que les véhicules "made in Morocco" représentent plus de 10% des véhicules vendus par le Groupe dans le monde.

Véritable moteur économique au Maroc, l’usine Renault-Nissan de Tanger, qui présente aujourd’hui une capacité de production de 340.000 véhicules, soutient le développement de la marque Dacia en exportant la majorité de sa production. Une Dacia sur 2 est produite au Maroc au sein des usines de Tanger et de la Somaca à Casablanca.

800.000 véhicules produits à l'horizon 2020

Et pour faire de cette industrie un secteur intégré qui permettra de générer environ 100 milliards de dirhams et de relever le nombre des véhicules fabriqués et exportés du Maroc à l'étranger de 400.000 à 800.000 à l'horizon 2020, le Maroc a ratifié plusieurs conventions avec plusieurs entreprises internationales, pionnières dans l'industrie automobile.

Dans ce sens, le groupe "Peugeot-Citroën" a choisi de mettre en place sur la zone franche de Kénitra (l'Atlantic Free Zone), une usine qui s'étend sur une surface de plus de 64 hectares et d'une valeur d'investissement estimée à 6 milliards de dirhams, un projet élaboré en vertu du protocole d’accord signé, le 19 juin 2015, entre "Peugeot-Citroën" et le royaume, sous la présidence effective du roi Mohammed VI.

Ce complexe industriel, qui devrait être opérationnel en 2019, table sur la production de 90.000 automobiles lors d'une première étape, dans la perspective d'atteindre une production de plus de 200.000 véhicules et 200.000 moteurs par an, avec la création d'environ 3.500 emplois directs et 20.000 emplois indirects, outre la mise en place d'une unité de recherche et de développement, qui emploiera 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.

S'engageant vers davantage d'intégration locale, d'efficience de la chaîne logistique et de développement de l'expertise nationale, l'activité automobile au Maroc est désormais enracinée durablement dans le tissu économique national et prête à affronter la concurrence en occupant une position de gagnant.

Par Sanae El Ouahabi (MAP)
Le 04/09/2017 à 12h59