La BERD souhaite contribuer à libérer le potentiel des pays de la région SEMED

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Skhirat a accueilli le premier Forum de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), le mercredi 4 novembre.. Cette rencontre est dédiée aux pays de la région SEMED pour lesquels les engagements de la BERD ont atteint 2,3 milliards d'euros dont 600 millions au Maroc.

Le 05/11/2015 à 10h00

La BERD a organisé son premier Forum dédié aux pays de la partie méridionales et orientale du bassin méditerranéen (région SEMED). Rappelons que le champ d’intervention de la BERD couvre actuellement 64 pays dont 4 de la région SEMED : Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie. Selon Suma Chakrabarti, président de la BERD, «la banque investit au niveau de la région majoritairement dans le secteur privé qui représente 80% des engagements de la banque au Maroc».

Au Maroc, ajoute Chakarbarti, «un accent particulier est mis sur le financement du projets relatifs à l’environnement qui ont représenté le tiers des engagements de la BERD au titre de 2014 dont une partie importante a porté sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique». En tout, depuis 2012, les engagements de la BERD au niveau de la région ont porté sur un montant cumulé de 2,3 milliards d’euros investis et ont fourni plus de 80 millions d’euros en assistance. Pour le Maroc, les engagements ont porté sur un encours de 600 millions d’euros et ont concerné une vingtaine de projets.

Quant aux objectifs visés par les financement de la BERD, ils visent, entre autres : le renforcement de l'économie de la région, le renforcement du secteur prive en améliorant son environnement, la contribution à faire face aux changement climatiques, l’immigration, etc. L'accent est mis sur la manière d’aider les pays de la région à améliorer la gouvernance de leur entreprise, à rendre les entreprises plus efficientes, accompagner les femmes entrepreneurs, etc. «Lorsque nous examinons les défis économiques auxquels vos pays sont confrontés, nous voyons certes les problèmes, mais aussi et surtout des opportunités», a souligné le président de la BERD qui ajoute qu’«à travers ses différentes interventions, la BERD accompagne les changements dans les pays de SEMED en essayant de contribuer à libérer leur potentiel».

Pour sa part, tout en souvent les importantes avancées du royaume, Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des Finances, a souligné que quelques écueils entravent la libération du potentiel du pays dont : la qualité de l’enseignement, l’environnement des affaires, la question du genre...

Toutefois, le Maroc, grâce à une série de réformes structurantes a pu réaliser de performances significatives en matière d’amélioration de l’environnement des affaires permettant au royaume de gagner cinq places dans le dernier rapport Doing business de la Banque mondiale.

De son côté, Mériam Bensallah Chaqroun a rappelé que «pour libérer le potentiel, il n’y a pas de miracles. Certaines conditions doivent être réunies. Si la stabilité politique est fondamentale, l’environnement des affaires constitue la pierre angulaire de tout processus de développement». Et pour la présidente des entreprises marocaines plusieurs défis sont à relever : bureaucratie, problème de financement, viabilité, etc. Elle a aussi souligné que l’Accord de libre-échange entre les pays de la Quadra –Maroc, Egypte, Tunisie et Jordanie-, qui sont quatre parmi les pays concernés par le forum, n’a pas joué pleinement son rôle. Pour preuve, explique t-elle, les échanges commerciaux entre les quatre pays ne dépasse pas les 5 milliards de dirhams alors que les projections tablaient sur 200 milliards de dirhams.

Pour les années à venir, la BERD compte accentuer ses interventions au niveau de la région. Ainsi, au niveau agroalimentaire, la banque compte investir plus de 300 million d’euros dans les agro-industries en finançant aussi bien les exploitations familiales, les PME et les grandes entreprises. L’objectif étant de contribuer au renforcement d’un secteur privé dans la production agricole durable et le commerce.

Au niveau de l’industrie, la BERD compte s’impliquer davantage pour contribuer à la promotion d’un secteur industriel moderne. A noter que dans ce cadre, la BERD a investi environ 700 millions d’euros dans divers secteurs des quatre pays de la SEMED au cours des trois dernières années.

Enfin, concernant le secteur énergétique, l’accent est mis sur le potentiel important pour la production de l’énergie renouvelable. La BERD compte ainsi soutenir le secteur privé afin que celui s’implique dans la production d’une énergie plus propre, plus durable à des prix compétitifs. En trois ans, la BERD a investi 473 millions d’euros dans huit projets.

Par Moussa Diop
Le 05/11/2015 à 10h00