Le Maroc, mauvais élève en intégration numérique

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Revue de presseKiosque360. A quelques heures du lancement de la grand-messe de l'Internet Corporation for Assigned, un rapport de cette corporation nous apprend que le royaume fait partie des mauvais élèves en matière d'intégration numérique. Zoom sur la e-friction.

Le 07/03/2016 à 00h58

Du 7 au 11 mars, le monde 2.0 aura les yeux braqués sur Marrakech. Et pour cause! La gouvernance de l'Internet jouera son avenir au cours de la 55e réunion de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann, régisseur international des noms de domaines), qui a répondu à l'invitation de l'ANRT.

L'occasion pour L'Economiste, dans son édition du 7 mars, de consacrer un article à l'e-friction, soit à l'intégration numérique du Maroc, en tête de peloton dans ce domaine. D'année en année, Internet se positionne comme une force structurante pour la croissance économique. En l'espace de 6 ans, en effet, l'économie Internet (2010-2016) devrait passer de 2,3 milliards de dollars à 4,2 milliards de dollars, soit une progression de 10,8%.

C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude de l'Icann, consacrée à ce sujet. Parmi les causes possibles de frictions, les difficultés rencontrées au niveau de l'intégration numérique: le manque d'infrastructures, l'industrie qui limite la réussite des opérations commerciales en ligne, l'accès à l'information et la friction individuelle (participation des citoyens et des consommateurs en ligne). La densité de la population et la part résidant en zone urbaine étant également prises en compte.

Or, sur la base de ces critères, le Maroc se retrouve parmi les derniers de la classe. Il arrive à la 54e place des pays à fortes frictions aux niveaux industriel (38e), individuel (55e), des infrastructures (54e) et de l'information (56e). Le Royaume, qui a enregistré un score de 70 points, est classé parmi les pays ruraux en développement aux côtés de pays comme les Philippines, l'Indonésie, le Nigeria, l'Inde, le Pakistan, le Vietnam ou encore le Kenya.

Parmi les lacunes principales du Maroc: l'absence d'encyclopédie à libre accès, le manque de liberté sur le Web et la cherté du haut débit fixe. S'y ajoutent évidemment un vide juridique en termes de cyber-sécurité et un déficit de protection au niveau des données personnelles.

Le rapport de l'Icann révèle également que la différence entre les pays qui connaissent le moins de contraintes numériques et ceux qui en enregistrent le plus peut représenter jusqu'à 2,5% du Produit intérieur brut (PIB). Enfin, une faible e-friction permet aux PME adoptant des solutions numériques d'enregistrer une croissance allant jusqu'à 7%.

Par Sanae El Asrawi
Le 07/03/2016 à 00h58