Les comptes de M’dina bus scrutés par la mairie de Casablanca

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Revue de presseKiosque360. En lançant un audit sur les comptes de M’dina bus, le Conseil de la ville de Casablanca crève l’abcès et pointe les dysfonctionnements de ce contrat de gestion déléguée du transport urbain. Les responsabilités sont néanmoins partagées…

Le 05/04/2016 à 08h34

“Quel avenir pour M’dina bus à Casablanca?». C’est la question que se pose Aujourd’hui Le Maroc dans son édition du 5 avril. Le quotidien explique que le Conseil de la ville de la métropole décortique les comptes de la société délégataire du transport urbain de Casablanca, et ce au moment où la crise des transports étouffe la métropole.

D’un côté comme de l’autre, des engagements n’ont pas été tenus. Les investissements que devait réaliser M’dina bus n’ont pas eu lieu. Le renouvellement de son parc non plus. Quant à l’exclusivité d’exploitation promise par le Conseil de la ville à cette société de gestion déléguée, elle n’est toujours pas à l’ordre du jour et trois autres acteurs opèrent librement.

M’dina bus explique en effet la complexité de la situation par les engagements non respectés du délégant. Ses caisses ne cessent de se creuser, accusant un déficit financier allant de 100 à 120 millions de dirhams chaque année. Pour être rentable, M’dina bus estime qu’elle doit compter 950 voyageurs par bus quotidiennement. Or, depuis sa prise de fonction, ce chiffre n'a pu atteindre, dans le meilleur des cas, que 750 voyageurs par jour.

De son côté, le Conseil de la ville reproche à M’dina bus l’absence d’investissements et de renouvellement de son parc. Or, les actionnaires de la société avaient débloqué 20 milliards de dirhams dans ce but. Sous contrainte, ce budget a été réorienté vers l’exploitation, de manière à assurer la continuité du service.

La crise financière de M’dina bus et, par extension, sa discorde avec la ville, soulèvent la question du renouvellement de son contrat, qui arrive à terme en 2019. Pour les responsables de la société, on ne risque pas d’en arriver là. L’audit en soi est une réalisation, car il est demandé depuis 2006 et devrait aider à rééquilibrer le modèle économique.

Par Fayçal Ismaili
Le 05/04/2016 à 08h34