Les Marocains épargnent de moins en moins

Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan.

Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La tendance baissière du taux d’épargne nationale se poursuit même si le rythme de progression de la consommation est moins soutenu. Des paramètres qui dénotent d’un certain essoufflement de notre modèle économique.

Le 02/04/2015 à 07h04

Financer la croissance par l’épargne nationale devient de plus en plus compliqué! Pour preuve: l’analyse des dernières statistiques du Haut commissariat au plan (HCP) à laquelle s’est livré Les Eco dans son édition de ce jeudi 2 avril. Nos confrères ont choisi de zoomer sur le taux d’épargne nationale qui, au quatrième trimestre 2014, a réalisé une chute significative en passant de 28,8% à 24,7% du PIB. Cet effritement de la capacité d’épargne nationale est d’autant plus paradoxal que la consommation finale, sur ce même trimestre, a progressé à un rythme moins soutenu: 3,8% contre 5,9% sur la même période de l’année dernière. Comprenez, les Marocains épargnent de moins en mois sans pour autant «faire des folies» en terme de consommation. Une telle situation accentue la pression sur le besoin de financement de l’économie nationale qui a connu une augmentation en passant de 5,1% du PIB à 6,1% entre le dernier trimestre 2013 et les trois derniers mois 2014. «Il s’agit d’une vraie problématique qui se pose à la dynamique de croissance de l’économie marocaine, surtout que la tendance risque de persister», analyse le quotidien qui précise que le HCP s’attend à un taux de l’épargne nationale qui se maintiendrait à 25,7% en 2015 selon les prévision du HCP.

Ahmed Lahlimi, patron de cette institution qui est d’ailleurs cité dans cet article, n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme. «Il est impératif que notre pays redouble de vigilance dans un contexte de baisse continue de l’épargne nationale, pour assurer la soutenabilité des finances publiques et de l’activité économique», estime notre monsieur statistique national. Et d’enfoncer le clou: «Les fragilités de notre modèle de croissance et de notre cadre macroéconomique renvoient à la nature de nos structures économiques qui restent caractérisées par une réallocation des facteurs de production vers des les secteurs des non-échangeables». En gros, la conjoncture actuelle ne prête pas à l’optimisme.

Par Sanae El Asrawi
Le 02/04/2015 à 07h04