Lutte contre le blanchiment d’argent: Le Maroc bon élève

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Revue de presseKiosque360. Le dernier rapport de la cellule de renseignement financier fait état d'une augmentation des déclarations de soupçons transmises par les banques. Le dispositif marocain mérite malgré tout d’être renforcé.

Le 19/08/2014 à 10h37

Connaissez-vous l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF)? C’est une institution, rattachée à la Primature, qui se charge principalement de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Son dernier rapport annuel relatif à 2013, présenté au chef du gouvernement, suscite bien évidemment l’intérêt d’une partie de la presse quotidienne à paraître ce jeudi 14 août. Sous le titre "L’Etat resserre son étau sur les réseaux de blanchiment d’argent", Assabah axe principalement son article sur la satisfaction du chef du gouvernement du travail de cette cellule. Et il y a bien de quoi: "La suppression du Maroc des listes négatives du Groupe d'action financière (GAFI), organisation internationale spécialisée dans la lutte contre le blanchiment, est un couronnement des efforts visant à protéger l'économie nationale", a commenté le chef de gouvernement à l’issue de la présentation du rapport par le directeur général de l’UTRF, Hassan Alaoui Abdellaoui.

Assabah livre également les principales statistiques contenues dans ce document. "Le nombre de déclarations de soupçons parvenus à l’UTRF a connu une augmentation pour atteindre 213 en 2013", rapporte Assabah. Et d’ajouter: "Depuis la réception de la première déclaration de soupçon en octobre 2009 et jusqu’à fin décembre 2013, le nombre de déclarations reçues par l’Unité s’élève à un total de 565". Le quotidien explique également que "l’analyse des déclarations de soupçon a conduit à la transmission par l’UTRF de 11 cas (dont 3 liés au financement du terrorisme) au procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat". Question: Quelles suites ont été données aux 14 dossiers transmis à la justice entre 2011 et 2012 par l’UTRF? Le rapport annuel, visiblement, n’indique rien à ce sujet…

Renforcer le cadre juridique, et vite...

Al Ahdath Al Maghribiya réserve une pleine page au rapport de l’UTRF. Le journal relève que "pour la période allant d’octobre 2009 à décembre 2013, la répartition du nombre de déclarations de soupçons par catégorie de personnes assujetties fait ressortir une large prédominance pour les banques (92,5%), suivies des sociétés de transfert de fonds (6,2%), des casinos et des notaires (moins de 1% chacun)". Le quotidien relève également la régression des déclarations en provenance des notaires (aucune en 2013 contre 2 en 2012), mais aussi l’apparition pour la première fois du secteur des casinos parmi les personnes concernées par les déclarations de soupçons (ils en ont transmis 5 à l’URTF en 2013). Al Ahdath cite également le directeur de l’UTRF: "Il reste malgré tout urgent de renforcer davantage le cadre national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme", soutient Hassan Alaoui Abdellaoui. En d’autres termes, les résultats sont probants, mais le Maroc peut mieux faire...

Par Fahd Iraqi
Le 19/08/2014 à 10h37