Maroc-UE: Ce qu’il faut retenir de l’accord de pêche

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Publié dans le dernier bulletin officiel, l’accord de pêche ratifié avec l’Union européenne livre désormais tous ses secrets. Quel sera son impact sur les finances publiques, sur les ressources halieutiques, sur l’emploi dans le secteur de la pêche ? Synthèse en trois points.

Le 21/08/2014 à 09h41

160 millions de d’euros de recettes potentiellesSur les quatre ans que dure l’accord, l’Union européenne devra verser au royaume quelques 30 millions d’euros par an. Sur ce montant, 16 millions sont à titre de compensation pour l’accès à la ressource. Ce forfait s’ajuste en fonction des possibilités de pêches accordées aux navires européens : en fonction des quantités, il peut donc être réduit, comme il peut augmenter sans dépasser le double de ce montant. Les 14 millions d’euros restants, sont versés comme appui à la politique sectorielle de la pêche au Maroc, le fameux programme Halieutis. Mais pour en profiter, le département de pêche doit fournir aux autorités européennes un plan d’action détaillé de l’utilisation de cette manne qui sera débloquée par tranches, en fonction de l’avancement des projets financés. D’autre part, les 126 navires qui seront autorisés à pêcher dans nos eaux territoriales devront eux aussi passer à la caisse. L’accord estime à 10 millions d’euros, par an, le montant des redevances dont devront s’acquitter les armateurs européens. Mais celles-ci restent dépendantes du volume des captures et du type des navires.

25 à 30% des captures seront débarquées au Maroc

Les chaluts pélagiques industriels autorisés à pêcher dans la zone protégée au sud de Boujdour, sont les seules pour lesquelles l’accord fixe un quota maximum. : 80.000 tonnes par an. Le quart des captures effectuées par ceux-ci doivent obligatoirement être débarqués dans des ports marocains. Ce même quota est fixé pour les 27 thoniers qui bénéficieront de licences marocaines. Pour la pêche pélagique, 30% des captures sont à débarquer dans les ports du royaume alors que pour les 45 bateaux autorisés pour la pêche artisanale, les débarquements au Maroc restent volontaires.

Plus de 350 marins marocains seront embarqués

Les navires battant pavillon européen sont obligés d’embarquer des marocains parmi la liste officielle des lauréats des écoles de formation maritime. Pour chaque type de bateaux, un quota minimum de marins marocains est fixé. Au total, entre 350 et 500 marins devront profiter de cette disposition. Mais les embarcations européennes peuvent contourner cette disposition en payant une compensation de 20 euros par marin marocain non embarqué et par jour. Cette amende devrait servir à la formation des pêcheurs marocains.

Par Fahd Iraqi
Le 21/08/2014 à 09h41