OCP dit tout au sujet de Phosboucraâ

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Lassé des informations erronées ou trompeuses concernant sa filiale du Sud, le Groupe OCP décide de communiquer les chiffres et la vision stratégique de Phosboucraâ. Une grande première !

Le 13/05/2015 à 18h07

«Société exploitant des ressources naturelles d’un territoire contesté», pour une certaine presse internationale, «Entreprise maintenue sous perfusion pour des considérations politico-sociales», pour des médias nationaux… Phosboucraâ, filiale d'OCP basée à Laâyoune, a toujours été au cœur de la polémique. Et le groupe phosphatier s’est toujours gardé de répondre à de telles assertions, étant donné la sensibilité du sujet. Mais cette fois, le Groupe dirigé par Mustapha Terrab a décidé de tordre le cou aux amalgames et d'apporter des éclaircissements au sujet de cette entreprise.

Un communiqué que vient de diffuser OCP rappelle d’abord l’origine de cette filiale qui opère dans les provinces sahariennes. C’est l'Institut national espagnol de l’industrie (INI) qui a créé cette société en 1962. Au lendemain de la Marche verte et de la récupération des provinces du Sud, OCP a acquis une participation de 65 % de cette entreprise et reste partenaire avec INI jusqu’en 2002, lorsque l’Institut espagnol quitte définitivement le tour de table.

Le communiqué d’OCP relativise la contribution de cette mine, au grand dam de ceux qui pensent que les réserves phosphatières restent dépendantes de cette mine du Sud. «Phosboucraâ développe la plus petite mine détenue par OCP à Boucraâ, avec une capacité de production totale de 2,6 millions de tonnes par an, ce qui constitue moins de 2 % des réserves d’OCP», assure la missive de l’OCP, qui admet néanmoins que, durant de longues années, cette filiale n’a pas été rentable. «La nature des réserves à Phosboucraâ, ainsi que la géographie difficile du lieu d’implantation du site – le phosphate extrait à Phosboucraâ devant être transporté par un convoyeur de 100 km à travers le désert pour arriver à la plateforme de traitement au port de Laâyoune – impliquent à Phosboucraâ un coût d’extraction qui est 2,5 fois plus élevé que dans les autres mines d’OCP à travers le Maroc. C’est donc pour ces raisons que l’exploitation de cette mine n’a pas été rentable jusqu’à récemment», peut-on lire dans le communiqué.

Néanmoins, les investissements dans les améliorations opérationnelles, de même que la dynamique du marché de l'industrie du phosphate, ont permis au site de Phosboucraâ de devenir rentable à partir de 2007. Et OCP assure que tous les profits de Phosboucraâ sont conservés par la filiale et réinvestis dans ses opérations locales et au profit de la population locale. D’ailleurs, la majorité des 2.300 salariés de Phosboucraâ proviennent de la région, et la société est considérée comme le plus grand employeur privé au niveau local et comme un contributeur majeur à la vie économique et à l'infrastructure sociale.

Par Fahd Iraqi
Le 13/05/2015 à 18h07