PLF2019: mais où est donc passé Mezouar?

Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc.

Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc. . AFP

La CGEM tient ce lundi 24 décembre un point de presse consacré à la Loi de finances 2019. L’occasion d’expliquer la position officielle du monde de l’entreprise et surtout le mutisme du président de la Confédération au sujet de la nouvelle mouture budgétaire du gouvernement El Othmani.

Le 20/12/2018 à 16h14

Le silence du président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, quant aux débats pourtant très animés sur le Projet de Loi de Finances 2019 suscite bien des supputations et autant d’interrogations. La rumeur veut d'ailleurs que l’ancien ministre des Finances ne serait pas présent lors de la Conférence de presse de ce lundi. Selon nos informations, celle-ci devrait être animée par le président de la commission fiscale, Mohamed Hdid, qui sera accompagné par le chef du groupe parlementaire de la CGEM à la Chambre des conseillers, Abdelilah Hifdi.

Au moment où le débat sur le PLF battait son plein, l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération et actuel patronat marocain a préféré s’activer sur le terrain de la diplomatie économique, multipliant ses apparitions tantôt avec des ambassadeurs, tantôt avec d’anciens chefs de la COP et, quelques rares fois, avec ses homologues des confédérations patronales sud-africaines et mauritaniennes, faisant ainsi montre d’un désintérêt total pour le Projet de loi de finances 2019.

«Mezouar a conclu un deal avec les Finances: la CGEM renonce à toute revendication d’ordre fiscal en contrepartie du geste coûteux du gouvernement en matière de délais de paiements et d’arriérés de TVA. Les doléances à incidence budgétaire ont été reportés jusqu’aux Assises de la fiscalité, prévues début mai 2019», explique une source très au fait des rouages de la confédération patronale.

Résultat, des 43 amendements proposés par le groupe de la CGEM à la chambre des conseillers, le gouvernement n’en a retenu qu’un seul: celui relatif à la taxation des boissons sucrées. Et encore! Car si le groupe de la CGEM a réussi à supprimer la TVA spécifique introduite par les députés de la première chambre, l’idée d’une taxation graduelle en matière de TIC, en fonction de la teneur en sucre a, quant à elle, finalement été rejetée et abandonnée dans le texte final adopté en deuxième lecture ce mercredi 19 décembre à la chambre des représentants.

Par Wadie El Mouden
Le 20/12/2018 à 16h14