Prix du carburant: le hold-up à la pompe des distributeurs

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Revue de presseKiosque360. La libéralisation des prix à la pompe en décembre 2015 n’aurait finalement servi qu’aux distributeurs, dont la marge ne cesse de se bonifier et les bénéfices de croître.

Le 14/05/2017 à 23h19

À qui profite vraiment la libéralisation des prix du carburant? C’est la question que se pose le magazine TelQuel, dans son numéro actuellement en kiosque. Cette libéralisation aurait avant tout profité aux distributeurs, affirme l'hebdomadaire. Pour preuve, les ténors du marché affichent une situation financière pour le moins confortable depuis que l’État a levé la main sur la fixation du prix du gasoil et de l’essence, en décembre 2015.

Le magazine affirme que Total Maroc, par exemple, a réussi à dégager une marge d’exploitation de 14,7% en 2016. Le numéro 3 du secteur a également triplé ses bénéfices pour atteindre 879 millions de dirhams en 2016, contre 289 millions de dirhams en 2015.Cette évolution très positive est également observée chez Vivo Energy. Le distributeur aurait de même fait doubler sa marge brute en passant de 63,2 dollars/m3 en 2015, à 122,6 dollars/m3 l’année dernière. Pour leur part, les bénéfices ont triplé en passant de 22 millions à 58 millions de dollars à fin 2016.

Selon une source du magazine, «ce niveau est, non seulement, énorme, mais dépasse de très loin les taux observés dans des économies comparables à celle du Maroc. En Afrique du Sud par exemple, la marge au m3 ne dépasse pas les 30 dollars chez la filiale de Shell».

L’État ne semble pas plus contrarié que ça par ce «hold-up à la pompe», relève TelQuel. Mais «cette constatation doit être nuancée et ne peut faire l’objet d’une affirmation aussi forte qu’après analyse fine de la composition des résultats de toutes les entreprises du secteur et leur évolution dans le temps», objecte une source autorisée au ministère des Affaires générales et de la gouvernance. Et d’ajouter que «le secteur est libre de choisir la structure de prix qui lui convient et qui est en rapport avec la structure de coûts».

Par Mouna Qacimi
Le 14/05/2017 à 23h19