Régime de change. Boussaid: "pas d'impact sur le pouvoir d'achat"

Mohammed Boussaid, ministre de l'Économie et des Finances.

Mohammed Boussaid, ministre de l'Économie et des Finances. . DR

La réforme du régime de change constitue un pas en avant vers la consolidation du positionnement de l'économie marocaine au niveau international, a affirmé mercredi 17 janvier à Rabat, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid.

Le 18/01/2018 à 13h01

Cette réforme consacre les réalisations accomplies aux niveaux du cadre macro-économique, des réformes structurelles et sectorielles et de l'ouverture de l'économie marocaine sur l'extérieur, a souligné, Mohamed Boussaid lors d'une réunion conjointe de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants et la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers, marquée par la présence des présidents des deux chambres, respectivement Habib El Malki et Hakim Benchamach, ainsi que du wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri.

Il a, ainsi, rappelé que le royaume avait adopté depuis lundi dernier un nouveau régime de change dans lequel la parité du dirham est déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation de ±2,5%, au lieu de ±0,3%, par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain à hauteur respective de 60% et 40%, notant que cette étape annonce la transition progressive vers un régime plus flexible.

Cette réforme vise à renforcer l'immunité de l'économie nationale pour faire face aux crises extérieures, à appuyer sa compétitivité et à contribuer au développement de la croissance, a précisé Mohamed Boussaid, ajoutant que cette mesure permettra d'accompagner les mutations structurelles que connaît l'économie nationale, notamment celles relatives à la diversification des sources, son ouverture et son intégration dans l'économie internationale.

Il a affirmé que les conditions économiques actuelles du royaume étaient favorables pour initier cette réforme, eu égard à la solidité du secteur financier national et à la vigueur des indicateurs macroéconomiques, en particulier le niveau approprié des réserves de change et le contrôle continu de l'inflation.

Le ministre a souligné que la première phase servirait de signal aux acteurs pour débuter cette transition, notant que la fluctuation du taux de change dans une bande limitée à ±2,5% restait faible, surtout par rapport aux taux de fluctuation actuelle (en 2017 la valeur du dirham a augmenté de 7,6% face au dollar et baissé de 5,1% par rapport à l'euro), ce qui n'affecterait pas de manière significative le niveau d'inflation et donc le pouvoir d'achat des citoyens.

Afin d'assurer une transition en douceur vers un régime de change flexible, a indiqué Mohamed Boussaid, le royaume va adopter une approche progressive prudente et une stratégie de communication adaptée à chaque phase de la réforme, en impliquant tous les acteurs économiques, afin de les encourager à participer activement dans ce chantier et leur permettre de s'adapter progressivement avec ce nouveau système et de mieux gérer les risques potentiels qui y sont associés. Il a également relevé que le passage d'une phase à l'autre dépendra de l'évaluation positive de chaque étape et de l'existence des conditions nécessaires pour assurer le succès de l'étape suivante.

Il a aussi souligné que la coordination avec Bank Al-Maghrib sera intensifiée pour faire le suivi de l'évolution du taux de change du dirham et pour prendre toutes les mesures appropriées pour cette transition, ajoutant que le gouvernement poursuivra les réformes structurelles et sectorielles visant à renforcer la compétitivité de l'économie nationale et les politiques macroéconomiques saines pour réussir cette réforme.

Le 18/01/2018 à 13h01