Reprise de la Samir: l'Irak veut se servir du Maroc comme plateforme d'exportation

L'Etat irakien voudrait reprendre le raffineur marocain afin de fournir le marché ouest-européen en hydrocarbures raffinés. Mais, il entend faire en sorte de décaisser le moins d'argent possible pour le règlement des dettes.

Le 16/04/2018 à 11h55

S'agira-t-il d'un médecin après la mort, ou bien de l'arrivée annoncée de repreneurs, notamment l'Etat irakien, pour permettre de redonner vie à la Samir? 

Le Dow Jones Newswires avait annoncé cette possibilité inédite, et certains détails du montage financier commencent à être révélés. En plus de l'Etat Irakien qui a d'ores et déjà pris contact avec les autorités marocaines, le trader BB Energy est identifié dans le consortium devant présenter une offre de reprise au Syndic désigné par le tribunal de commerce pour procéder à la liquidiation judiciaire de l'unique société de raffinage marocaine. Pour le troisième investisseur, on évoque une société de conseil basée en Europe. 

Selon toute vraisemblance, l'Etat Irakien voudrait avoir accès au marché européen des hydrocarbures raffinées. Média24, un confrère de la place, avance même le chiffre de 200.000 barils par jour en produits raffinés devant ensuite être exportés vers le marché européen. Si ce projet se concrétise, cela ferait alors du Maroc, un exportateur net d'hydrocarbures, à cause de la valeur ajoutée et de l'énorme quantité, car 200.000 barils par jour dépassent de loin la consommation marocaine. 

Néanmoins, devant l'énorme dette qui a mené la Samir à la faillite, seule une excellente ingénieurie financière peut permettre aux créanciers d'entrer dans leurs fonds, sans que les repreneurs soient contraints à un décaissement exhorbitant. Et selon, toute vraisemblance, c'est le cas, d'après ledit confrère.

Il s'agirait d'un montage dont le coeur consiste à utiliser le foncier de 240 hectares de la Samir pour rembourser. Ainsi, les créanciers devraient abandonner tout ou une partie de leurs dettes pour devenir actionnaires d'une société essentiellement foncière devant gérer le patrimoine non industriel du raffineur. Par créanciers, on entend les banques, mais aussi l'Etat marocain qui devrait rester dans le tour de table de la société foncière. 

Pour rendre leur proposition plus attrayante et mieux négocier avec les employés, le consortium prévoit de conserver la totalité des emplois avant la faillite. Le tout pourrait être finalisé dans les semaines à venir. 

Par Ismail Traore
Le 16/04/2018 à 11h55