Résultats du Crédit du Maroc. Les banques françaises en chute libre

Crédit du Maroc.

Crédit du Maroc. . DR

Décidément, cela ne va pas très fort chez les banques à capitaux français. Et plus la taille est petite, plus lourde est la baisse d’activité. Le Crédit du Maroc voit son bénéfice chuter de 15% et la banque distribue moins de crédit et place moins dans les bons du trésor.

Le 19/03/2015 à 21h15

Cette année encore, la filiale du Crédit agricole propose aux actionnaires la conversion des dividendes pour la sixième fois. Cela témoigne d’une situation financière plutôt tendue. Puisque la banque compte reprendre d’une main ce qu’elle donnera aux actionnaires de l’autre. A l’image de la BMCI, le Crédit du Maroc a vu son résultat net part du groupe se déprécier de près de 15% à 238 millions de dirhams, car non seulement son activité connait un coup de frein, mais l’augmentation des défauts de la clientèle pèse lourd dans le résultat.

Difficultés à placer ses ressources ou plus de sélectivitéLe Crédit du Maroc enregistre la plus forte régression de l’encours des crédits banques cotées à la Bourse de Casablanca, ce qui est synonyme de perte de parts de marché. A fin décembre 2014, l’encours des crédits distribués s’est établi à 35 milliards de dirhams, soit 4,9% de moins qu’en 2013. Ce recul s’explique par les orientations de la banque à être plus regardantes sur la solvabilité de la clientèle. Mais, le contexte relativement morose y est pour quelque chose, sachant que ce sont les banques de taille modeste qui sont les plus touchées.Tous les types de crédit sont concernés : avec un recul de 7,6% pour les crédits de trésorerie et à la consommation à 11,9 milliards de dirhams, une baisse de 8,3% des crédits à l’équipement, un repli de 27,8% des autres crédits à 1,7 milliard de dirhams.Par ailleurs, la banque s’allège de ses bons du Trésor, ce qui réduit sensiblement l’actif financier qui recule de 13,4% à 3,2 milliards de dirhams. Les créances des établissements de crédits vis-à-vis du Crédit du Maroc ne compensent pas suffisamment ce recul.

Des marges qui stagnentUne telle évolution du bilan a sans doute joué dans la stagnation des marges de la banque. Ainsi, le produit net bancaire s’établit pratiquement au même niveau que l’année dernière en deçà de 2,09 milliards de dirhams. Le Crédit du Maroc est l’une des rares banques qui enregistre une baisse du résultat des opérations de marché, en chute de 17,5% par rapport à 2013 pour s’établir à 169 millions de dirhams. C’est pourquoi la croissance de 2,8% de sa marge d’intermédiation, qui est de 1,68 milliard de dirhams, passe inaperçue.Néanmoins, dans ce contexte de baisse d’activité, le Crédit du Maroc a réussi à baisser ses charges d’exploitation. Ce qui permet d’améliorer son coefficient d’exploitation qui est de 52,8% contre 54,2%. Malheureusement, les légers gains au niveau des charges opérationnelles ne permettent pas de compenser l’augmentation du coût du risque. Ce dernier est en progression de 20,5% pour s’établir à 598 millions de dirhams. A fin 2014, le taux de contentieux de la banque est de 10,9% contre 9,7% en 2013.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/03/2015 à 21h15