Tabac: La nouvelle liste sème la discorde

Selon L’Economiste de ce mardi 2 juin, la nouvelle liste des cigarettes risque de mal passer. La raison? La commission d’homologation du tabac autorise une marque de cigarettes, déjà commercialisée il y a plus d’un an et demi, à être commercialisée à un prix moindre. Or, la loi 138-12 sur le tabac interdit explicitement toute baisse de prix. Pourtant, les Chesterfield étaient bel et bien vendues à 25 DH avant d’être retranchées de la liste le 23 décembre 2013, soit dix mois après la promulgation de cette loi, note le journal qui ajoute qu’elles reviennent sur le marché pour être, cette fois-ci, vendues à 20 DH. Il faut dire que cette décision de la commission d’homologation a été mal vécue par les autres opérateurs, notamment par British American Tobacco qui avait demandé l’autorisation de vendre la marque Pall Mall. Une marque de cigarettes premium, vendues auparavant au même prix que les Marlboro avant d’être retirées du marché au début des années 2000. L’entreprise souhaitait les réintroduire au prix de 20 DH. Une requête qui a été rejetée par la commission, souligne L’Economiste.

Autre précédent introduit par cette nouvelle liste: l’autorisation de boîtes de 100 et 200 cigarettes Rothmans Full Flavour qui seront respectivement vendues à 100 et 200 DH. Et le journal de noter que, suite à l’homologation de ces deux formules, British American Tobacco n’a pas manqué de faire remarquer à la Société Marocaine des Tabacs (SMT) qu’elle avait lancé la commercialisation de Marquise par paquets de 100 cigarettes, il y a plus d’un an.

Selon L’Economiste, en autorisant les paquets de 200 cigarettes, le gouvernement ne fait que confirmer que la lutte contre le tabagisme est loin d’être son premier souci et ouvre, ce faisant, la voie à la généralisation d’un subterfuge destiné à contourner l’interdiction des paquets de 10 cigarettes.

La particularité de cette liste réside dans le fait qu’elle prévoit une annexe sur l’homologation des changements de dénominations commerciales de marques déjà existantes. Pour l’Economiste, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un tour de passe-passe pour notamment autoriser les si controversées MSQ lancées, il y a plus d’un an, sans aucun suivi de la procédure habituelle d'homologation.

Pour sa part, la Douane a procédé au marquage fiscal du produit. Mais, pour régulariser la situation des MSQ, et il s’agit bel et bien d’une première, la commission a trouvé une astuce consistant à introduire une annexe à la circulaire de la Douane datée du 29 mai 2015, annexe répertoriant les marques de cigarettes ayant connu un changement de dénomination commerciale. Ce qui signifie que les MSQ ne seraient en fait qu’un avatar des Marquise Golden, souligne le journal, ajoutant que cette affaire ne devrait pas en rester là.