Tourisme: la concurrence déloyale de l’hébergement informel

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Revue de presseKiosque360. L’hébergement informel prend de plus en plus d’ampleur et donne du fil à retordre aux hôtels classés et aux maisons d’hôtes. Et, bien évidemment, c’est la première destination touristique du pays qui est la plus touchée.

Le 05/12/2017 à 23h26

S’il devait y avoir une priorité pour les opérateurs touristiques en ce moment, ce serait bien l’hébergement informel. Ce chantier occupe les esprits et inquiète les patrons d’hôtels et maisons d’hôtes, ainsi que les autorités locales qui tentent un énième recensement pour réduire le phénomène, rapporte L’Economiste dans son édition du 6 décembre.

Le quotidien souligne que l’hébergement informel a pris de l’ampleur, avec plus de 40.000 lits dans la seule villes de Marrakech. L’offre informelle représente près de 65% de la capacité d’hébergement formelle et classée, qui se monte à 65.000 lits. Car, si Marrakech a repris des couleurs auprès de certains marchés émetteurs, la concurrence du secteur informel ne permet pas aux opérateurs de sortir la tête de l’eau.

L’informel est devenu une pieuvre aux multiples tentacules, avec des réseaux bien installés. En 2010 déjà, l’observatoire du tourisme avait tiré la sonnette d’alarme. En effet, une étude qu’il avait commanditée montrait qu’à peine 50% des touristes individuels arrivant à Marrakech séjournaient dans les hôtels. Ce qui explique d’ailleurs le gap entre les arrivées touristiques enregistrées à l’aéroport et celles enregistrées dans les hôtels.

Dans certaines villes, l’hébergement informel fait mieux, en chiffre d’affaires, que les hôtels et les maisons d’hôtes, surtout en haute saison. Plus que toute autre catégorie, l’informel touche la clientèle individuelle et familiale qui trouve son compte dans la location d'un appartement ou autre hébergement à moindre coût. La clientèle d’affaires, en revanche, plus stable et fidèle, permet de maintenir des taux d’occupation élevés tout au long de l’année. C’est d’ailleurs pour cela que les hôteliers de Marrakech souhaitent augmenter la part du tourisme d’affaires, segment encore épargné par l’informel.

Par Fayçal Ismaili
Le 05/12/2017 à 23h26