TPE-PME: 35.000 entreprises marocaines risquent la faillite

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Revue de presseKiosques360. Près de 24% des entreprises marocaines sont en cours de liquidation, selon un rapport d’Inforisk. Hausse des dépenses, baisse de la demande, délais de règlement longs. Autant de raisons qui poussent ces petites structures à mettre la clé sous le paillasson. Analyse.

Le 03/07/2015 à 23h09

Les petites entreprises, principal chainon du tissu entrepreneurial marocain, ne sont pas toutes en bonne santé. Inforisk vient de publier un rapport selon lequel 35.000 d’entre elles risquent de faire faillite. Au total, 24% des TPE marocaines seraient au bord de la liquidation, souligne le rapport.

Le document évoque plusieurs raisons derrière cette situation critique. A commencer par le chiffre d’affaires de ces petites entités, qui a reculé de 11% au cours de la période allant de 2010 à 2013. Les entreprises, dont le chiffre d’affaires annuel moyen est inférieur à 3 millions de DH, ont vu leur CA régresser de 2,5 points au cours des trois dernières années.

Le quotidien arabophone Al Massae, dans son édition du week-end (4 -5 juillet), relève que plus de 2000 entreprises marocaines ont opéré une augmentation de leur capital au cours de l’année précédente. Tous ces efforts risquent cependant d’être vains. Des experts, cités par le journal, avancent que «cela ne saurait faire tarder l’inévitable».

Le rapport d’Inforisk soulève par ailleurs une autre difficulté à laquelle sont confrontées nos TPE et PME : l’accès de plus en plus difficile au crédit bancaire. Et pour cause, le peu de garanties, pourtant exigées par les banques, dont dispose généralement ces structures de petite taille. C’est pourquoi, le crédit bancaire ne représente que 4% de leur financement.

Les TPE et PME marocaines font également face à une autre problématique, celle des dépenses et frais de gestions trop élevés. Ainsi, les ressources humaines occupent 24% des dépenses annuelles de ces entreprises. Les frais financiers, eux représentent 1%, les dépenses fiscales 2% et les différents achats 11%. De leur côté, les matières premières représentent près de 28% des dépenses alors que les achats de marchandises, elles, constituent 24%.

Le rapport met le doigt sur d’autres difficultés, dont les plus significatives sont la baisse de la demande, les délais anormalement longs de paiement. Ces derniers sont en moyenne de 263 jours, contre 90 jours maximum, selon la loi en vigueur.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 03/07/2015 à 23h09