Vers une liquidation judiciaire de La Samir?

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Revue de presseKiosque360. A la veille d’une assemblée générale décisive pour la raffinerie au bord de la faillite, des parties plaident pour une liquidation de la société via le tribunal du commerce. Les observateurs s’accordent à dire que l’injection de 10 milliards de dirhams s’avérera insuffisante.

Le 12/10/2015 à 19h18

«Samir: D’autres options envisageables»! Ainsi titre L’Economiste, dans son numéro daté du 12 octobre, un article consacré à l’assemblée générale à venir de la raffinerie en arrêt d’activité depuis deux mois déjà. Le papier plaide clairement pour une liquidation judiciaire de la société. «L’augmentation de capital de 10 milliards de dirhams, annoncée au dernier conseil d’administration, est jugée insuffisante pour rétablir la situation financière de l’entreprise dont la dette culmine à 40 milliards», peut-on lire dans les colonnes du quotidien. Et d’ajouter: «Sans grande conviction, les actionnaires devront statuer sur cette entrée d’argent frais. L’opération devrait s’effectuer en numéraire et/ou par compensation de créances», ce qui devrait se traduire inéluctablement par un changement de gouvernance.

L’Economiste se pose la question de savoir pourquoi on s’entête à vouloir sauver une raffinerie au bord de la faillite. Il donne la parole à un distributeur qui affirme que «le Maroc peut bien se passer de La Samir». Le quotidien explique que les distributeurs ont diversifié leur approvisionnement. D’ailleurs, l’arrêt de production de la raffinerie, depuis août dernier, ne s’est pas vraiment ressenti sur le marché qui a appris les leçons de 2002, où un incendie survenu à La Samir avait déjà fait tirer la sonnette d’alarme quant à la nécessité d’investir dans les capacités de stockage de produits raffinés importés en l’état. De plus, la baisse des cours du pétrole est aujourd’hui plus que favorable aux distributeurs qui attendent la libéralisation imminente des prix à la pompe pour s’affranchir des prix de référence de la raffinerie nationale.

Le quotidien explique qu’un plan de redressement judiciaire pourrait permettre d’empêcher la disparition de l’entreprise et de sauvegarder les emplois. Il rappelle par ailleurs que pour le paiement, en août, des 960 salariés de La Samir, les autorités ont donné des instructions pour débloquer 35 millions de dirhams des comptes gelés à la banque Crédit Agricole. «Sous l’autorité du président du Tribunal de commerce, on pourra identifier une solution permettant de dresser un agenda pour le remboursement des créanciers», argumente un avocat d’affaires cité par L’Economiste, tout en affirmant que cela donnerait au moins de la visibilité aux fournisseurs et aux salariés.

Par Khalid Mesfioui
Le 12/10/2015 à 19h18