Vous avez dit reprise économique?

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Revue de presseLes hebdos décortiquent l'activité économique au titre des six premiers mois de l'année. Tous les clignotants sont dans le rouge.

Le 27/07/2013 à 00h41, mis à jour le 28/07/2013 à 17h10

"Le Maroc au bord de l’asphyxie". Alors que le Haut commissariat au plan (HCP) vient tout juste de publier une note qui laisse entrevoir une reprise économique, les hebdomadaires de cette fin de semaine consacrent leurs Couvertures à la crise économique. Le titre de Maroc Hebdo en dit long sur l’état des lieux. Le magazine, qui revient sur le rapport "immensément préoccupant" de Bank Al-Maghrib sur l’année 2012, publié en début de semaine, estime que "tous les clignotants économiques sont au rouge".

"Pour résumer au maximum, disons que le déficit est le produit d’un différentiel entre les recettes qui baissent et des dépenses qui augmentent", poursuit l'hebdomadaire dans son analyse. "Même si certains économistes se refusent d’employer le mot, l’asphyxie financière dont serait victime l’Etat marocain se vérifie progressivement" (…), "alors que le gouvernement de Abdelilah Benkirane a promis de réduire le déficit budgétaire à des niveaux raisonnables, il serait en train d’augmenter d’une manière considérable, exponentielle même, en 2013". Ce déficit s’établit actuellement à 30,4 milliards de DH contre 23,9 milliards de DH à la même période en 2012.

La crise, la vraie, est là

"Bonjour les dégâts", enchaîne TelQuel. Selon le magazine, la crise "cantonnée jusque-là aux activités liées à l’international semble avoir rattrapé des acteurs 100% locaux". L’hebdomadaire n’est pas plus optimiste que son confrère et estime qu’"au moment où l’Europe entrevoit le bout du tunnel, la crise, la vraie, vient à peine de nous rattraper". Les raisons sont multiples : "on consomme de moins en moins", "on ne s’équipe plus non plus", "l’immobilier, c’est carrément la panne sèche" et "les crédits aux entreprises sont, eux, en net repli".

Après une année 2012 pour le moins morose, comme en témoigne Bank Al-Maghrib, il semble à en croire Telquel que les six premiers mois de cette année n’auront pas été meilleurs. La prochaine rentrée sera-t-elle synonyme de reprise ? Rien n’est moins sûr. La balle est dans le camp du gouvernement Benkirane qui est appelé à enclencher un processus de réformes profondes pour relancer la machine économique.

Par Sophia Akhmisse
Le 27/07/2013 à 00h41, mis à jour le 28/07/2013 à 17h10