Jordanie: la reine répond à un dessin de Charlie Hebdo sur le petit Aylan

DR

La reine Rania de Jordanie a riposté par un dessin à une caricature de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo représentant Aylan Kurdi, un enfant syrien noyé découvert en septembre sur une plage turque et dont la photo avait ému le monde entier.

Le 16/01/2016 à 22h30

Sur un dessin du dernier numéro de Charlie Hebdo, une caricature signée du patron du journal, Riss, dépeint un pervers à la poursuite d'une femme sous le titre "Que serait devenu le petit Aylan s'il avait grandi?".

Et Riss d'ajouter: "Tripoteur de fesses en Allemagne", en référence aux agressions sexuelles commises au Nouvel an dans ce pays européen qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés syriens.

Sur ses comptes Facebook et Twitter, la reine Rania a publié un dessin qui a été fait par le caricaturiste jordanien Osama Hajjaj, a-t-on précisé.

On y voit le petit garçon gisant sur la plage avec, à côté, un enfant plus âgé portant un cartable, puis un médecin.

Le dessin a été publié en trois versions: en arabe, anglais, et français avec le même titre de Charlie Hebdo: "Que serait devenu le petit Aylan s'il avait grandi?" et la reine de répondre: "Aylan aurait pu devenir un médecin, un enseignant ou un père affectueux".

Le dessin de Charlie Hebdo a déclenché de vives critiques sur les réseaux sociaux. Interrogé jeudi par l'AFP sur la controverse suscitée par son dessin, le journal n'a pas souhaité s'exprimer.

Le père du petit Syrien mort noyé alors que sa famille tentait de rejoindre l'Europe pour fuir la guerre a pleuré en voyant la caricature de son fils dépeint à l'âge adulte comme un agresseur sexuel dans l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo

"J'ai pleuré quand j'ai vu le dessin", a confié par téléphone à l'AFP Abdallah Kurdi, ajoutant que sa "famille est toujours en état de choc".

Selon lui, le dessin de Charlie Hebdo est "inhumain et immoral" et comparable aux actions des "criminels de guerre et terroristes" qui ont causé les milliers de morts et déplacés en Syrie et ailleurs.

Le 16/01/2016 à 22h30