Reprise de l'interrogatoire de Ali Anouzla

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Les avocats de Ali Anouzla ignorent encore quand prendra fin la mise en garde à vue de leur client.

Le 18/09/2013 à 19h02

Le directeur du site Lakome, Ali Anouzla, est repassé en salle d'interrogatoire mercredi, au lendemain de son arrestation pour avoir diffusé le lien d'une vidéo faisant l'apologie du terrorisme contre le Maroc et ses institutions, a appris de sources concordantes Le360. Mardi soir, après une séance d'interrogatoire marathonienne, le journaliste -qui souffre d'une maladie chronique- a reçu des médicaments et de la nourriture remis par sa famille à un commissariat relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), déclare son entourage.

"Ali souffre et doit prendre ses médicaments régulièrement; le stress aggrave son cas. Hier, il a passé une nuit calme interrompue cependant par un moment d'insomnie", a déclaré sa soeur à Le360. Cette dernière a dénoncé les "conditions de son arrestation", ajoutant que "Aboubakr Jamai, le responsable de la version française de Lakome, a reconnu avoir lui-même mis cette vidéo sur le site". Aboubakr Jamai réside actuellement à Madrid où les autorités marocaines ont décidé de porter plainte contre le journal espagnol El Pais qui a été le premier à diffuser cette vidéo appelant à "la haine, aux massacres, aux crimes et à la déstabilisation du Maroc", affirme-t-on dans certains milieux politiques, dont le PJD. "Mon frère n'était pas au courant puisqu'il se trouvait en Turquie", a ajouté sa soeur, indiquant que la mère de Ali, qui souffre d'un diabète, a quitté en catastrophe Guelmim pour se rendre à Rabat dès qu'elle a appris l'arrestation de son fils".

"Deux avocats, Abderrahim Jamai et Abderrahmane Benameur du barreau de Rabat, ont demandé à voir mercredi matin le procureur général en vue notamment d'obtenir de lui une autorisation leur permettant d'établir un premier contact avec Ali Anouzla", affirme un autre proche de ce dernier. Un sit-in de solidarité avec le directeur de Lakome est prévu mercredi à Casablanca. Les avocats de la défense ignorent pour le moment quand le délai de la garde à vue d'Anouzla arrivera à terme.

D'un autre côté, plusieurs partis politiques dont le RNI et le MP ont dénoncé la publication de menaces et de projets terroristes contre le Maroc et ses institutions. Le PAM, parti d'opposition, se réunira mercredi soir pour débattre de plusieurs questions à l'ordre du jour dont celle du cas de Ali Anouzla, selon une source du tracteur. Dans un communiqué, le parquet général de la cour d'appel de Rabat a annoncé mardi avoir donné ses instructions à la police judiciaire compétente pour l'arrestation du responsable du journal électronique Lakome pour investigation, suite à la diffusion par ce site de cette vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) incitant au terrorisme au Maroc.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 18/09/2013 à 19h02