Algérie: le traitement «dégradant» des migrants pointé par HRW

Une réfugié subsaharien arrêté par des policiers algériens.

Une réfugié subsaharien arrêté par des policiers algériens. . DR

Human Rights Watch (HRW) fustige à nouveau l’Algérie concernant le traitement inapproprié que les autorités réservent aux migrants subsahariens dont le rassemblement avant l’expulsion est jugé «dégradant».

Le 27/02/2018 à 14h59

L’organisation internationale dénonce vigoureusement l’arrestation de migrants subsahariens dans les rues et sur les chantiers et leur expulsion «de manière dégradante» par les autorités algériennes. Après le rapport sur le traitement humiliant des réfugiés, Human Rights Watch charge à nouveau Alger.

Dans un communiqué rendu public, ce mardi 27 février, et dont le site tsa-algerie.com se fait l’écho, l’ONG explique de nombreux migrants ont été arrêter abusivement et privés de leur droit de contester leur détention et d’éventuelles expulsions. 

«Comme lors des précédentes vagues d’octobre 2017 et de décembre 2016, les forces de sécurité ont arrêté les gens dans les rues ou sur les chantiers de construction, où beaucoup travaillent. La plupart, sinon la totalité ont été emmenés dans un établissement de Zeralda, une banlieue de la capitale, où ils ont passé un à trois jours dans des salles bondées, sans matelas et sans nourriture», souligne Human Rights Watch.

Pis encore, «l’Algérie est en train de rassembler et d’expulser les migrants de manière dégradante et de les priver du droit de voir leurs cas examinés individuellement», affirme la directrice de Human Rights Watch au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Sarah Leah Whitson, cité par le média algérien. 

Se basant sur les témoignages de personnes arrêtées, elle indique que, une fois arrêtés, ces migrants ont été transportés vers un camp à Tamanrasset en vue de leur expulsion.

Les témoignages recueillis par l’ONG internationale font état de maltraitance, même à l’encontre de femmes et d’enfants. Certains d’entre eux ont été battus par les gendarmes et laissés en proie aux conditions climatiques difficiles et à la famine.

Par Khalid Mesfioui
Le 27/02/2018 à 14h59