Conjoncture: Bouteflika «très inquiet» pour l’Algérie

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Dans un message publié ce samedi 24 mars, à l’occasion de la Journée nationale de l’Avocat, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, ne cache pas ses inquiétudes face à la situation de son pays tant sur le plan interne qu’externe.

Le 24/03/2018 à 16h53

Le président de l’Algérie, Abdelaziz Bouteflika, est malade physiquement depuis longtemps. Que Dieu le guérisse! Mais il est aussi très affecté par la conjoncture économique, politique et sécuritaire que vit son pays depuis un certain temps. Il est tellement inquiet qu’il a choisi la Journée nationale de l’Avocat pour passer des messages de mobilisation face aux dangers qui guettent l’Algérie aussi bien en interne qu’en externe: «…Il est crucial également de ne pas perdre de vue les enjeux de la conjoncture au vu de la recrudescence des risques et périls qui planent sur de larges pans de nos frontières et auxquels s’ajoutent la rude concurrence internationale et le conflit des intérêts économiques entre pays forts pour s’accaparer les ressources disponibles sans se soucier des faibles».

Du coup, Bouteflika appelle les Algériens à la cohésion sociale et à l’unité nationale et demande à atténuer les tensions qu’il considère comme «nuisibles au consensus dont nous avons si besoin en pareille conjoncture…»

En évoquant les tensions, Bouteflika fait allusion, bien sûr, aux grèves dans plusieurs secteurs qui ont paralysé le pays pendant des semaines. Des mouvements sociaux qui découlent d’une crise économique sans précèdent que subit le pays du pétrole et du gaz. La balance commerciale est toujours déficitaire (21,76 milliards de dollars) malgré la réduction des importations. Un déficit qui a impacté les réserves de changes, dont se targuaient souvent les autorités financières de ce pays, et qui sont passées de 114,14 milliards de dollars en 2016 à 97,3 en 2017.

Mais ce qui est nouveau dans ce message, c’est la préoccupation du président pour la sécurité en évoquant les gros risques qui menacent les longues frontières de son pays avec les Etats limitrophes. Des préoccupations légitimes quand on sait que cette région est devenue le fief de plusieurs groupes terroristes de toutes nationalités. Ce qui gène aux entournures, c’est que Bouteflika, tout aussi inquiet pour la sécurité de son pays, refuse de participer à la force du G5 Sahel ainsi que de collaborer avec les services de renseignements marocains pour lutter contre le terrorisme.

Feu Hassan II avait raison quand il avait dit à Boumediene que «l’Algérie égale inconstance». Bouteflika était le frère siamois de Boumediene, et 40 ans après la mort de ce dernier cette inconstance n’a pas changé d’un iota.

Par Hassan Benadad
Le 24/03/2018 à 16h53