En colère, les Sahraouis de Tindouf menacent d’organiser un «Gdim Izik» en Algérie

Le camp de Tindouf.

Le camp de Tindouf. . DR

L’ouverture du nouveau passage frontalier entre la Mauritanie et l’Algérie provoque l’ire des populations sahraouies de Tindouf. La liberté de circulation des personnes et des biens a été, à nouveau, entravée. Certains Sahraouis de Tindouf menacent d’organiser un «Gdim Izik» en Algérie.

Le 04/10/2018 à 16h40

«Les dirigeants du Polisario vivent dans l’opulence alors que les populations sahraouies de Tindouf baignent dans la misère absolue». C’est en ces termes que la presse séparatiste justifie la grosse colère qui sévit actuellement à Tindouf, où certains commerçants sahraouis, voire même des militaires du Polisario, ont été soumis à de nouvelles contraintes pour tout déplacement en dehors des frontières algériennes.

En effet certains commerçants et autres trafiquants sahraouis, qui ont cru pouvoir profiter de l’ouverture du passage frontalier avec la Mauritanie pour écouler certains produits (denrées alimentaires, hydrocarbures, automobiles et pièces de rechange…) ont rapidement déchanté. Leurs activités ont été en effet soumises à des mesures draconiennes, en vue de leur faire comprendre que le commerce entre Tindouf et les villes du nord mauritanien doit rester, comme il l’a toujours été depuis des décennies, un monopole des dirigeants du Polisario et de leurs protecteurs algériens. Ces derniers, comme cela a été révélé au grand jour par des rapports de l’Office européen anti-fraude (OLAF) ou l’ONG «Teach the children international», ont fait de la vente de l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf leur fonds de commerce.

Pour éviter toute concurrence, les autorités sécuritaires algériennes, complices du Polisario dans ce juteux trafic, ont décidé d’instaurer des mesures rédhibitoires à l’encontre de leurs potentiels concurrents, à savoir les honnêtes commerçants sahraouis de Tindouf.

Entre autres mesures, il a été par exemple décidé que les camions appartenant ou affrétés par ces commerçants seront interdits, après avoir traversé la frontière vers la Mauritanie, de revenir en Algérie dans moins d’un mois. Pour les voitures légères de transport de personnes, dûment autorisées à quitter Tindouf pour la Mauritanie, elles doivent, à leur retour, patienter toute une semaine à la frontière pour pouvoir regagner l’Algérie.

Les militaires du Polisario stationnés à Tifarity et environs ne sont pas en reste. Connus pour s’adonner eux aussi à des trafics à la frontière mauritanienne, ils ne peuvent plus entrer librement en territoire algérien sans une autorisation spéciale et un contrôle strict de leurs engins militaires.

Ces nouvelles restrictions, qui viennent s’ajouter à une longue liste de privations dont ont toujours souffert les Sahraouis de Tindouf, ont soulevé une vive colère contre les dirigeants du Polisario. Les commerçants sahraouis lésés ont ouvertement menacé d’initier un «nouveau Gdim Izik» à la frontière mauritanienne, pour protester contre ce qu’ils appellent les entraves du «voisin» (algérien Ndlr), accusé de ne pas respecter la dignité des Sahraouis et de bafouer leur honneur.

En apprenant à Boumerdès aux séparatistes comment monter des actions de mutinerie et d’émeutes au Maroc, les apparatchiks octogénaires algériens étaient à mille lieues de se douter que cet apprentissage pouvait être pratiqué un jour contre eux. Un juste retour des choses.

Par Mohammed Ould Boah
Le 04/10/2018 à 16h40