France: défilé militaire à Paris et commémoration de l'attentat de Nice

Les soldats défilent le long des Champs Élysées, à Paris, lors du traditionnel défilé du 14 Juillet.

Les soldats défilent le long des Champs Élysées, à Paris, lors du traditionnel défilé du 14 Juillet. . AFP

Le président français Emmanuel Macron assiste ce vendredi à Paris à la traditionnelle parade militaire du 14 juillet aux côtés de son homologue américain Donald Trump, avant de s'envoler pour Nice commémorer l'attentat qui avait fait 86 morts et 450 blessés l'an dernier.

Le 14/07/2017 à 08h06

Sur l'avenue des Champs-Elysées, le défilé, qui coïncide avec le centenaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale, sera ouvert par des "Sammies" en costume d'époque, avec au total 3.720 militaires à pied, 211 véhicules dont 62 motos, 241 chevaux, 63 avions et 29 hélicoptères.

"C'est une célébration nationale merveilleuse. Nous avons hâte d'y participer. Spectaculaire", s'est enthousiasmé le président américain jeudi après-midi au cours de sa conférence de presse conjointe avec M. Macron au palais présidentiel de l'Elysée.

"Nos deux nations sont unies, ensemble, pour toujours, par l'esprit de la révolution et la lutte pour la liberté", a-t-il ajouté.

Vendredi matin, M. Macron prononcera "une courte allocution" à l'issue du défilé, depuis la tribune présidentielle, pour "rappeler le sens de la fête nationale, qui a désormais pour particularité d'être aussi le jour anniversaire d'un attentat qui a endeuillé la France", a fait savoir son entourage.

A Nice, sur la Côte d'Azur, la célébration de la Fête nationale sera lourde d'émotion. Quatre-vingt-six bougies seront allumées le matin, avant l'arrivée du chef de l'Etat, en souvenir des personnes tuées dans l'attentat au camion bélier sur la célèbre Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.

Ce soir-là, environ 30.000 personnes avaient afflué sur le front de mer pour assister au feu d'artifice traditionnel de la Fête nationale, souvent en famille.

Peu après 22h30, un camion de 19 tonnes s'engage sur ce boulevard emblématique, fonce sur la marée humaine, fauche tout sur son passage, zigzaguant entre trottoir et chaussée pour faire un maximum de victimes. En moins de trois minutes, le poids lourd conduit par un Tunisien de 31 ans fait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés.

L'attaque a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), sans que l'enquête judiciaire ne confirme une connexion directe avec le meurtrier, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu au terme de sa course folle. Neuf suspects sont toujours écroués, suspectés à des degrés divers de l'avoir aidé à se procurer des armes.

Une fois le président américain reparti, M. Macron retrouvera à Nice les familles endeuillées, ainsi que les personnels de sécurité et de secours. Un défilé militaire précédera la cérémonie solennelle, retransmise sur grands écrans.

Un concert ouvert au public est prévu le soir, avant un lâcher de ballons et l'allumage de 86 faisceaux lumineux. Aucun feu d'artifice n'est prévu dans le département des Alpes-Maritimes, en signe de deuil.

La France, où l'état d'urgence instauré en novembre 2015 vient d'être renouvelé pour la sixième fois, célèbrera sa fête nationale sous haute surveillance: près de 86.000 policiers et gendarmes, ainsi que 7.000 militaires de l'opération Sentinelle et 44.000 sapeurs-pompiers, seront mobilisés depuis jeudi pour assurer la sécurité de ceux qui participent aux festivités.

Bals et manifestations populaires seront surveillés, ainsi que les zones touristiques "à forte fréquentation", précise un communiqué du ministère de l'Intérieur, avec une "attention particulière" portée aux gares et aéroports.

La vague sanglante d'attentats jihadistes a fait 239 morts en huit attaques depuis janvier 2015, et plusieurs tentatives ont été déjouées au fil des mois.

Le défilé militaire du 14 juillet coïncide avec des discussions sur le budget de la Défense française.

S'adressant jeudi aux armées, M. Macron a jugé indigne que des critiques sur la réduction des moyens de la Défense soient mises sur la place publique. "Il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique", a-t-il dit. "Je suis votre chef", a-t-il martelé, ajoutant n'avoir "besoin de nulle pression".

Le 14/07/2017 à 08h06