France: Une rentrée politique qui s'annonce chaude pour Macron

Le président français Emmanuel Macron, le 6 juillet 2017 à l'Élysée à Paris.

Le président français Emmanuel Macron, le 6 juillet 2017 à l'Élysée à Paris. . AFP

Fin des vacances pour Emmanuel Macron qui tient ce mercredi son premier Conseil des ministres de la rentrée, une rentrée qui s'annonce chargée pour l'Exécutif français.

Le 24/08/2018 à 10h16

En plus de cette réunion destinée à lancer l’An II du programme de réformes de l’exécutif français, M. Macron tiendra également une réunion avec le Premier ministre Edouard Philippe, ainsi qu'avec les ministres clés de cette rentrée à savoir celui de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, des Comptes Publics Gérald Darmanin, du Travail Muriel Pénicaud et de la Santé Agnès Buzyn.

Cette réunion sera axée sur les derniers arbitrages budgétaires, le gouvernement français s'étant fixé comme objectif la compression des déficits, au moment où la croissance 2018 s'annonce moindre qu'espéré - 1,8% au lieu de 2%.

La rentrée politique s'annonce donc aussi bien chargée que dense pour le gouvernement Macron. Les Français attendent l’exécutif sur nombre de sujets tels que la lutte contre la pauvreté, la réforme du système de santé, l'ouverture de négociations sur l'assurance chômage, mais aussi la reprise des discussions sur les retraites.

Dans des déclarations rapportées par la presse, le chef de l'Etat a assuré conserver "le même esprit de détermination et de combativité", pour mener à bien son programme gouvernemental.

"Le mot d'ordre c'est 'ne croyez pas que je vais lâcher quoi que ce soit'. Ne croyez pas une seconde que je compte ralentir ou dévier" le rythme des réformes’’, a-t-il affirmé.

De nombreux dossiers chauds, reportés en raison de l'affaire Benalla et le sacre des Bleus au Mondial, vont ponctuer la rentrée politique en France, commentée en long et en large par les médias de l'Hexagone.

L'affaire Benalla, du nom de l'un des collaborateurs du président français présumé impliqué dans une affaire de violence commise le 1er mai à Paris a déclenché, en juillet, la plus violente crise politico-judiciaire du quinquennat.

Parmi les dossiers les plus importants demeure la réforme de la Constitution qui prévoit notamment la réduction du nombre de parlementaires, la limitation du cumul des mandats dans le temps et l’introduction d’une dose de proportionnelle, soit les trois promesses phares d’Emmanuel Macron.

Très attendue, cette réforme de la Constitution ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique française et suscite un débat chez les constitutionnalistes. D'aucuns estiment en effet que ces trois mesures annoncées en grande pompe par Marcon durant la campagne électorale à savoir réduction du nombre de parlementaires, limitation du cumul des mandats dans le temps et introduction d’une dose de proportionnelle ne nécessitent pas une réforme de la constitution mais peuvent être adoptées tout au plus par le vote d’une loi ordinaire et d’une loi organique.

Autre dossier chaud sur lequel doit plancher le gouvernement Macron: Le Plan pauvreté. Ce plan, issu d'une concertation lancée fin 2017 et dont le contenu n'a pas été encore dévoilé, doit faire l'objet, lui aussi, d'une présentation à la rentrée.

Selon l'exécutif, il s'agit d'un "plan global qui attaque la pauvreté à la racine" et non pas de mesures d'"ajustement", de "saupoudrage", qui s'attaqueraient "simplement aux symptômes".

La réforme des retraites, est l'autre sujet qui attise les tensions. Prévue pour 2019, cette réforme, annoncée comme l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, repose sur l'instauration d'un nouveau système universel qui repose sur l'uniformisation des règles de calcul des pensions.

Mais cette réforme sera de longue haleine. Dans un discours prononcé devant la Cour des Comptes le 22 janvier 2018, le Président Macron a annoncé qu'il souhaitait que les textes de la réforme des retraites soient finalisés avant l'été 2019. La discussion du texte au Parlement pourrait donc avoir lieu lors du dernier trimestre 2019.

Toutefois, c'est à partir de septembre que débutera la consultation des partenaires sociaux sur "les conditions d'ouverture des droits", c'est-à-dire l'âge de départ à la retraite. Mais comme pour désamorcer toute velléité polémique, le président français a exclu toute intention de toucher à l'âge légal, actuellement fixé à 62 ans.

Malgré cela, le sujet demeure sensible et la réforme des retraites, potentiellement explosive, pourrait conduire à d'importants mouvements sociaux et manifestations massives.

Le 24/08/2018 à 10h16