Guinée: l’opposition au bord de l’implosion

Cellou Dalein Diallo, Chef de file de l'opposition guinéennne.

Cellou Dalein Diallo, Chef de file de l'opposition guinéennne. . DR

Revue de presseAu lendemain du scrutin présidentiel et face à la victoire annoncée du chef de l'Etat sortant, Alpha Condé, les divergences de vue minent les relations au sein même du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).

Le 21/10/2015 à 17h04

Alors que le parti lutte depuis plusieurs années contre un ennemi politique commun, les ténors de l’UFDG s’affrontent en interne. C’est sur une lutte de pouvoir que la plupart des titres de la presse locale se sont arrêtés aujourd’hui. Cellou Dalein Diallo, l’éternel rival de Condé et chef de file de l’opposition, doit désormais faire face au retour d’exil fracassant d’un de ses lieutenants au sein même du parti. Il s’agit de Oury Bah, vice-président de l’UFDG.

Selon ce dernier, Cellou Dalein Diallo devrait tout simplement céder sa place à d’autres membres du parti après plusieurs participations ratées aux élections électorales. «Oury Bah a fermement déclaré qu’El Hadj Cellou Dalein est le président de l’UFDG depuis novembre 2007, et qu’il a participé à l’élection présidentielle de 2010, l’élection législative de 2013 et l’élection présidentielle de 2015 », sans réussir à s’imposer sur la scène politique nationale, rapporte-t-on ce matin dans les colonnes de guineeconakry.info. «Il faut qu’on sache que demain il y a d’autres qui veulent être candidats», aurait insisté le vice-président de l’UFDG, cité par le même site d’informations, ainsi que sur les ondes d’une radio internationale.

«Dans le même esprit, l’ex-ministre de la réconciliation de feu le président Lansana Conté a également noté que cela est tout à fait légitime», rappelle-t-on dans plusieurs médias. «Il faut que tout le monde comprenne que ce n’est pas seulement le champ des demi-frères et sœurs. L’UFDG c’est une chose commune», rapporte-t-on.

Le numéro 2 du principal parti d’opposition en Guinée affirme ainsi vouloir mettre un terme au favoritisme et aux pratiques clientélistes au sein même de sa formation politique. «Il faut que ce soit clair: le favoritisme, le clientélisme et la division, il faudrait que nous les arrêtions parce que c’est ce qui nous fait beaucoup souffrir».

Pendant ce temps, la presse locale reste suspendue à la publication des résultats de l’élection présidentielle du 11 octobre courant. La Commission électorale nationale indépendante a transmis, samedi dernier, les résultats à la Cour Constitutionnelle, avec une nette avance du président sortant Alpha Condé (plus des 58% des voix).La Cour constitutionnelle devrait statuer dans les huit prochains jours sur les résultats définitifs. Un calme précaire règne pour le moment à Conakry.

Par Souleymane Baba Tounde
Le 21/10/2015 à 17h04