Jordanie: les services de sécurité ferment le siège des Frères musulmans

Hamza Mansur, l'un des chefs des Frères Musulmans, le 28 novembre 2014 à Aman.

Hamza Mansur, l'un des chefs des Frères Musulmans, le 28 novembre 2014 à Aman. . AFP/Archives KHALIL MAZRAAWI

Les services de sécurité jordaniens ont évacué et fermé mercredi le siège des Frères musulmans à Amman, selon des sources de la confrérie et des services de sécurité.

Le 13/04/2016 à 13h48

"La Sécurité jordanienne a perquisitionné au siège des Frères musulmans et l'ont évacué avant de sceller sa porte d'entrée à la cire rouge", a déclaré à l'AFP l'avocat Abdelkader al-Khatib, membre de la confrérie.

Les Frères musulmans, fondés en Egypte en 1928, représentent la principale force d'opposition dans le royaume. Tolérée pendant des décennies, la confrérie entretient des relations tendues avec le pouvoir depuis le Printemps arabe de 2011.

"Il s'agit là clairement d'une décision politique dans la lignée de ce qui se passe dans la région", a jugé M. Khatib. L'intervention des services de sécurité "a pour unique objectif d'influencer les prochaines élections et ses résultats", selon lui.

Des élections législatives sont prévues avant la fin de l'année ou au début 2017. La confrérie islamiste avait boycotté les scrutins de 2010 et 2013 pour protester contre la loi électorale et dénoncer des "fraudes".

Une source sécuritaire a pour sa part indiqué à l'AFP que "les forces de sécurité avaient évacué le siège de la confrérie et l'avaient fermé sur ordre du gouverneur de la capitale, la confrérie n'ayant pas obtenu d'autorisation légale" pour ses activités. 

Les Frères musulmans accusent les autorités de chercher à exploiter des divisions en leur sein pour affaiblir la confrérie.

Les relations entre les deux parties se sont particulièrement détériorées depuis que le gouvernement a approuvé en mars 2015 la création d'une formation dissidente des Frères musulmans, née d'une scission au sein de la branche de la confrérie et baptisée Association des Frères musulmans.

Le pouvoir estime que la confrérie est une organisation illégale du fait que sa licence n'a pas été renouvelée conformément à la loi des partis et des associations adoptée en 2014.

Le 13/04/2016 à 13h48