La Turquie interdit la diffusion d'informations sur l'assassinat de l'ambassadeur russe

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Un tribunal turc a interdit la diffusion d' informations concernant l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara la semaine dernière, a rapporté mardi l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu.

Le 27/12/2016 à 12h50

Sous l'objectif des caméras, un policier de 22 ans a tué de neuf balles le diplomate Andreï Karlov, lors de l'inauguration d'une exposition le 19 décembre, avant d'être lui-même abattu par les forces de l'ordre.

Cette interdiction reste valable jusqu'à la fin de l'enquête policière, précise Anadolu, et concerne tant les images de l'assassinat, largement relayées par la presse internationale, que les informations relatives aux suspects, aux témoins et aux victimes.

Le tribunal d'Ankara répond ainsi à une requête du procureur général, expliquant que la diffusion de ces informations pourrait porter préjudice, tant à l'enquête qu'à la sécurité nationale, poursuit l'agence.

S'il n'a pas été précisé pourquoi cette interdiction survient une semaine après la mort d'A.Karlov, elle fait toutefois suite à la publication lundi d'une longue interview de la soeur de l'assassin par le quotidien Hürriyet.

La jeune femme y expliquait que son frère, Mevlüt Mert Altintas, avait subi un "lavage de cerveau" lors de son passage à l'école de police.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait rapidement associé l'assassin au réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen à qui il impute le coup d'Etat manqué du 15 juillet.

Cette accusation avait été tempérée par la Russie qui considérait qu'il était encore trop tôt pour tirer ce type de conclusions.

La Turquie impose régulièrement ce genre d'interdictions après des attentats, invoquant la défense de la sécurité nationale.

Des opposants affirment que la liberté d'expression est de plus en plus restreinte depuis l'élection du président Erdogan en août 2014. Ce à quoi Ankara répond que rien n'est fait hors du cadre de la loi.

Le 27/12/2016 à 12h50