L'universitaire marocain détenu en Belgique dénonce son "humiliation"

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Le professeur Abdelkader Hakkou, vice-président de l'Université Mohammed 1er d’Oujda, retenu au centre fermé de Steenokkerzeel (Région flamande) après son arrivée à l'aéroport Charleroi, s'est exprimé suite à sa libération.

Le 03/12/2017 à 19h07

«Je suis resté toute la nuit sur une chaise métallique, c’est humiliant. C’est difficile à accepter», a déclaré le professeur Hakkou à la presse après sa libération, dimanche après-midi, suite à l’intervention des responsables de l’Université libre de Bruxelles (ULB) qui l’invitait en Belgique dans le cadre d’un projet de coopération interuniversitaire et après des contacts établis entre l’ambassade du Maroc et l’Office des étrangers.

«J’ai été surpris par l’accueil qui m’a été réservé à l’aéroport par la police, alors que mes collègues de l’ULB m’attendaient dehors. J’ai été pris dans un engrenage particulier durant ces deux journées et demie, c’est dommage pour un pays démocratique qui respecte les droits de l’Homme», a-t-il dénoncé l'air abattu.

«Je trouve que la Belgique va dans le mauvais sens. Il faut cesser de courir derrière l’extrême droite. Ce n’est pas la bonne piste », a affirmé pour sa part Yvon Englert, recteur de l’ULB.

«Nous avons besoin d’une ouverture sur le monde. Nous avons besoin surtout pour l’université d’avoir des collaborations sereines avec l’ensemble des pays, y compris ceux du Sud et je rappelle que ce professeur est ici dans le cadre d’une collaboration financée par les deniers publics, ce qui ajoute évidemment une couche de surréalisme à la situation», a ajouté le recteur de l’ULB.

Le professeur marocain est venu en Belgique pour participer à un projet de coopération avec l'Université libre de Bruxelles (ULB) à l’invitation de cette dernière.

Interpellé à l'aéroport de Charleroi, Abdelkader Hakkou était visé par une procédure de refoulement, faute de pouvoir apporter suffisamment de preuves justifiant son séjour en Belgique, selon les médias.

L'ULB a réagi en s'adressant à l'Office des étrangers et en désignant un avocat pour accompagner le professeur et l'aider dans ses démarches.

"C'est tout à fait aberrant qu'il se retrouve en détention. Ce n'est pas la première fois qu'il se rend en Belgique ou en Europe. C'est très étonnant que cela se produise », avait déclaré un porte-parole de l’université.

Le 03/12/2017 à 19h07