Mali: les consommateurs dénoncent la cherté des tarifs de communication

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Revue de presseCertains Maliens ont observé une journée de boycott des produits d’Orange, le 1er décembre dernier, date anniversaire de son arrivée au Mali. L’autre opérateur, Malitel, est aussi dans le viseur des abonnés. Ils dénoncent la cherté des tarifs de communication.

Le 04/12/2015 à 19h25

L’initiative vient de plusieurs groupes. Le mouvement «Stop Arnaque Orange» estime que les traditionnelles associations de consommateurs ne défendent pas suffisamment les usagers du téléphone. Selon le journal L’Essor, les animateurs de ce groupe, dénoncent non seulement le coût «exorbitant» des tarifs de l’opérateur de téléphonie, mais aussi la «différence énorme», des tarifs pratiqués au Mali, ainsi que la qualité moindre de la connexion par rapport aux pays voisins. «C’est inadmissible que pour un débit aussi médiocre, on se retrouve à payer des prix exorbitants. Personnellement, 2 Go me font en moyenne sept jours. Je me retrouve donc à payer environ 54.000 francs CFA rien que pour l’Internet mobile. Dans les autres pays de la sous-région, la connexion est quasi gratuite, tros à quatre fois moins chère avec un débit beaucoup élevé. Je suis agréablement surprise, quand je me retrouve dans ces pays, de la qualité de la connexion et aussi du coût de la communication», affirme Astou Cissé du mouvement «Stop Arnaque Orange», dans le journal.

Pour Renaud Gaudin, du collectif #Mali 100 Méga, une initiative du secteur TIC du Mali, pour une amélioration des connexions Internet fixe, tant en débit qu'en coût, cette campagne vise particulièrement l’opérateur Orange «parce qu’il a la plus grosse part de marché au Mali. Mais Malitel ne fournit pas non plus, un service qui est jugé acceptable par les clients».

Orange-Mali, pour sa part, justifie les prix pratiqués par deux raisons principales. Selon la directrice marketing, Anouk Bertucat, la première est la situation géographique du pays. «Le Mali est un pays enclavé. Et pour pouvoir être connecté à l’international, nous dépendons du Sénégal et de la Côte d’Ivoire», indique-t-elle.

Le deuxième point, d’après Bertucat est qu' Orange-Mali, n’est pas l’opérateur historique. «Cela veut dire qu’on ne bénéficie pas des infrastructures qui avaient été créées depuis des décennies. La paire de cuivre, quand elle est de très bonne qualité, permet de développer des solutions ADSL, de faire Internet à très haut débit. C’est ce que fait la SONATEL au Sénégal et Orange en Côte d’Ivoire, puisque ce sont des opérateurs historiques. Ici au Mali, la paire de cuivre appartient à la SOTELMA-Malitel, mais elle n’est pas de très bonne qualité à l’origine», explique-t-elle au journal en ligne, Sahelien.com

Le collectif #Mali 100 Méga souhaite réunir, autour d’une même table, l’Autorité malienne de régulation des télécommunications (AMRTP), le ministère de l’Economie numérique, de l’information et de la communication, les deux opérateurs de téléphonie, en présence de la commission qui s’occupe des technologies de l'information et des télécommunications à l’Assemblée nationale et des journalistes, pour qu’ils expliquent à la population comment les licences sont attribuées, les conditions auxquelles les opérateurs doivent souscrire. Il faut qu’on situe les responsabilités, savoir pourquoi le service des deux opérateurs est mauvais», souligne-t-il.

Par Abdelkrim Sall
Le 04/12/2015 à 19h25