Mauritanie: le torchon brûle entre pêcheurs et autorités

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Revue de presseLes pêcheurs traditionnels mauritaniens s’insurgent contre un projet de décret ministériel instituant des droits d’accès et redevances pour l’exercice de leur profession. Désormais, les pécheurs artisanaux sont soumis à 5 licences contre une seule auparavant.

Le 12/01/2016 à 17h08

«Catastrophiques : c’est le mot utilisé par les pêcheurs artisanaux pour qualifier les dernières mesures du ministère des Pêches et de l’économie maritime dirigé par Nani Ould Chrougha», rapporte, d’entrée, le site d’information généraliste cridem.org. Selon la publication, en fin novembre dernier, le gouvernement mauritanien a adopté en Conseil des Ministres un projet de décret relatif aux modalités de fixation du droit d’accès aux ressources halieutiques.

Les dispositions de ce nouveau texte portent sur la fixation des modalités pratiques de répartition des droits d’accès à la ressource pour la pêche hauturière, côtière et artisanale dans les eaux sous juridiction mauritanienne. «Du côté du gouvernement, on explique qu’il s’agit entre autres de préserver les ressources halieutiques, d’intégrer le secteur des pêches à l’économie nationale et un partage équitable de la rente générée entre l’État et l’opérateur privé exploitant cette ressource», explique-t-on dans les lignes du journal électronique.

Le nouveau texte du gouvernement institue plusieurs obligations financières auxquelles les pêcheurs doivent désormais s’acquitter pour pratiquer leur activité. Il s’agit, pour les différents types de pêche, d’un droit d’accès direct et d’une redevance. «Dans le futur décret, les pêcheurs artisanaux devront ainsi s’acquitter de cinq licences, au lieu d’une comme ce fut toujours le cas.

Autrement dit, chaque catégorie de poisson avec sa licence fixée à 90000 UM», explique le journal. Selon Yali Ndiaye, pêcheur et président de l’Union des coopératives «Le mool», repris par la publication électronique, «il s’agit d’une mesure qui va tuer à petits feux la pêche artisanale, soupçonnant les autorités de favoriser les chinois». «Cette redevance est insupportable pour les pêcheurs artisanaux», a déclaré le responsable, avant d’appeler les autorités à ramener le nombre de licences à une au lieu de cinq.

Par Souleymane Baba Tounde
Le 12/01/2016 à 17h08